PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
LE CACAO BENINOIS: Un goût unique révélé
Avec une production annuelle d’à peine 100 tonnes, le Bénin est loin derrière les leaders mondiaux de la production du cacao. 20e en Afrique et 59e dans le monde selon le classement 2018 de la l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Cependant, le pays rayonne parmi les cacaoculteurs de l’Afrique puisqu’il emblave déjà près de 600 hectares. A Sakété, commune située à une soixantaine de kilomètres de Cotonou, Arnaud Gbamigbadé, cacaoculteur est un success story local qui force l’admiration et stimule l’innovation gustative du cacao made in Benin.
Ibrahim OROU NAM
L’entrée de la ville de Sakété ne laisse présager les merveilles naturelles qu’elle regorge. Des maisons ordinaires à l’apparence récentes, isolées les unes des autres. Et c’est à Takon, un village de la commune, que s’ouvre un paysage verdoyant. C’est ici, à environ 500 mètres de la route nationale inter-Etat, que s’étend sur près de 28 hectares, la plantation de cacaoyers d’Arnaud Gbamigbadé. Taille moyenne, vêtu de « bomba », une tenue locale, il examine avec entrain les fruits à la forme ovoïde, de couleur verte, jaune ou jaunâtre, signe qu’ils sont mûrs, visibles sur une grande partie de la plantation.
Après une petite marche en profondeur, des femmes en groupe de deux ou trois, assises sous l’ombrage des cacaoyers devant des tas de fruits, cassent et extraient les fèves des cabosses qu’elles rassemblent dans des bassines.
Pour arriver à ce stade de développement de son business, que de chemins, parcours et d’obstacles affrontés avec audace et patience. « De l’étape pépinière jusqu’à la production, il faut compter trois ans lorsque la plantation est bien suivie et bien entretenue » précise-t-il. Un entretien qui n’est souvent pas facile puisqu’il faut garantir l’humidité aux jeunes plants, jusqu’à leur maturité. Mieux, ajoute-t-il, « il faut veiller à l’élagage parce que quand la plantation n’est pas aérée, elle va produire de jeunes cabosses qui seront carbonisées voire noircies ».