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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

UTILISATION DES TICs EN AGRICULTURE: Le SIFT mis en avant par le programme ACMA2

 UTILISATION DES TICs EN AGRICULTURE: Le SIFT mis en avant par le programme ACMA2

Piloté par un consortium dirigé par le Centre international pour le développement des engrais (IFDC), le programme Approche Communale pour le Marché Agricole du Bénin, phase 2 vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle notamment des femmes et des jeunes des départements de l’Ouémé, du Plateau, du Zou, et des Collines qui constituent ses 04 zones d’intervention. Ceci à travers l’utilisation des TICs pour l’accroissement des revenus agricoles des acteurs, une innovation apportée par le programme dont Moïse Obayomi ADEGNIKA, Chargé des Innovations Agricoles et de l’Accès aux intrants au sein du programme ACMA2, nous en parle.

Le programme Approche Communale pour le Marché Agricole Phase 2 (ACMA2) a organisé un atelier d’échanges sur l’utilisation des techniques innovantes et des TICs en agriculture du 09 au 11 Août 2022. Qu’elle est l’objectif de cette initiative ?

L’objectif général de ce creuset est de partager avec les faîtières des Organisations Professionnelles Agricoles (OPA), les acquis du programme en matière d’intensification de la production, d’accès aux intrants et d’utilisation judicieuse du SIFT (Système d’ Informations et de Formation Technique) du programme ACMA2. C’est aussi l’occasion d’échanger avec les acteurs sur les mesures d’atténuation des effets du changement climatique, en agriculture.

Quelles sont les structures invitées à ce creuset ?

Le creuset  regroupe les acteurs de diverses faîtières agricoles nationales telles que : la PNOPPA, la FUPRO-Bénin, la FéNaFAB, la FéNOMa, la FNPPH, le CJAB, l’ANaPMa, l’ANaCEP, l’UNPS, l’ANPM et bien d’autres.

Qu’elle est l’essentiel à retenir des options d’intensification agricole promues par le programme et pour quels résultats ?

A l’entame du programme, nous avons réalisé une étude sur les options d’intensification de la production agricole, c’est-à-dire qu’on a fait le point de tout ce qui était disponible comme résultat de recherche pouvant aider à intensifier les cultures, donc à augmenter les niveaux de rendement. Cette étude nous a permis de retenir par culture plusieurs options proposées par l’équipe de consultants qui avaient réalisé l’étude. Ces options ont été testées et évaluées à travers l’outil appelé Champs Pédagogiques de Démonstration (CPD) avec l’appui des structures d’appui à l’entrepreneuriat (SAE) qui implémentent les actions du programme sur le terrain, sur deux à trois saisons agricoles successives entre 2018 et 2019, pour retenir les options qui se sont révélées par culture, les meilleures afin de les mettre à l’échelle à partir de 2020.

Globalement, les options d’intensification combinent la gestion intégrée de la fertilité des sols et la gestion intégrée des ravageurs. Elles associent l’engrais organique avec l’engrais minéral pour une durabilité du système de production. C’est pour ça qu’il a été recommandé dans ces options l’utilisation des résidus de récolte, ce qui veut dire que sur nos sites, on ne brûle pas les résidus de récolte, c’est notre première façon d’apporter de l’engrais organique au sol à travers cette restitution. Ainsi, les options d’intensification suivantes ont été retenues et mises à l’échelle :

Sur le maïs : Résidus de récolte + 200 kg/ha de NPKSBZn Vivrier (13 17 17 6 0,5 1,5) + 100 kg d’Urée + 2 traits insecticides avec l’Emamectine 19,2 gma/litre à raison de 1 l de pc/ha dans 10 litres de bouillie

À cela s’ajoute pour le maïs 200kg/ha d’engrais NPK Vivrier, 100kg/ha d’Urée plus 02 traitements insecticides avec l’Emamectine 19 gma/litre à raison de 1L de produit commercial dans 10litres de bouillie pour le contrôle de la chenille légionnaire du maïs dont les niveaux d’infestations sont de plus en plus accrus. Avec cette option, nous avons pu obtenir en milieu producteur des niveaux  moyens de rendement de 02 tonnes /hectare de maïs grain. Ce qui nous a permis à partir de 2020, de mettre cette option à l’échelle sur le maïs avec l’appui de la SAE ANaF-Bénin dans 12 Communes.

Sur le soja, nous avons fait la même chose avec l’option d’intensification suivante : Résidus de récolte + déjection animale (2 tonnes/ha) + 50 kg/ha de NPKSBZn (13-17-17-6-0,5-1,5) + 50 kg/ha de K2SO4 + inoculum, qui nous a permis d’obtenir un rendement moyen de 2,5 T/hectare de soja grain. Il en a été de même pour le manioc et le piment avec respectivement des rendements de (20T/ha) et (10T/ha).

Parlez-nous brièvement du mécanisme d’accès aux intrants !

Comme vous pouvez le constater, les options d’intensification proposées nécessitent que les producteurs aient les moyens de pouvoir s’acheter les intrants. Or nous savons qu’en milieu producteur, le problème majeur qui se pose est relatif à la disponibilité financière des acteurs surtout des petits producteurs. Du coup,  le programme a pensé assoir avec les acteurs un mécanisme qui leur permet d’avoir les moyens de s’acheter les intrants pour pouvoir intensifier leur production. Ce mécanisme que nous avons proposé, discuté avec les acteurs et validé, comporte trois acteurs principaux que sont : les Organisations de Producteurs (OP) et leurs coopératives à la base, les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et les fournisseurs d’intrants agricoles (FI). En effet, les OP ont pour rôle de porter le crédit intrant au nom de leurs membres, de mobiliser les garanties matérielles et/ou financières pour solliciter le crédit intrant auprès du SFD et d’organiser de façon générale, la collecte des besoins, la commande et la distribution des intrants. Le deuxième acteur (les SFD), a pour rôle d’étudier la recevabilité des demandes de financement des OP, accorder les crédits, assurer le suivi de l’utilisation des fonds et le remboursement des crédits. Quant aux FI, parlant d’intrants nous avons les semences,  engrais, pesticides, herbicides etc. Eux ils ont pour rôle d’assurer sur  une base contractuelle, la fourniture en temps opportun des intrants agricoles de qualité aux OP. Ces trois acteurs ont donc chacun, des rôles clairement bien définis au sein du mécanisme. Les structures d’appui à l’entrepreneuriat (SAe), les ATDA et l’équipe technique du programme ACMA2 interviennent dans le mécanisme  en tant que facilitateurs de tout le processus à travers le renforcement des capacités des acteurs, le suivi-appui conseils et la négociation des conditions simples d’accès aux crédits auprès des SFD.

Mot de fin

La plupart des acquis techniques en intensification agricole du programme ACMA2 sont réunis  par culture sur notre plateforme SIFT accessible gratuitement à tous. Je voudrais profiter pour inviter tous les acteurs du secteur agricole à chercher à accéder à cette plateforme pour découvrir l’essentiel des acquis du programme ACMA2 et voir dans quelle mesure se les approprier afin de pouvoir s’en servir pour l’amélioration de la productivité agricole de notre cher pays, le Bénin.

Propos recueillis & transcrits par Yélian Martine AWELE

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