PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
Mardochée Latomey & Esdras Hahonon : Deux jeunes engagés à faire de l’élevage un levier de développement
Faire de l’élevage béninois, un secteur d’intelligence artificielle et le rendre plus compétitif sur le marché international. Tel est le but commun promulgué par Mardochée LATOMEY et Esdras HAHONON, deux jeunes de nationalité béninoise, passionnés de l’agriculture. La particularité de la couveuse inventée par ces derniers, est qu’elle dispose en son sein d’un autorégulateur et est également susceptible d’être réparée en cas de panne contrairement aux autres couveuses. Aussi est-il que son utilisation est accessible à tout éleveur qu’il soit lettré ou illettré.
Yélian Martine AWELE
L’équipe que constituent les deux jeunes entrepreneurs a de grands objectifs et chaque membre y joue un rôle bien défini pour le bonheur des éleveurs d’ici et d’ailleurs qui éclosent des œufs de pintade, de poule, de caille et ou tout autre type de volaille. « L’équipe que nous formons tous deux est composée de : Mardochée LATOMEY, technicien fermier en formation au Centre de formation en agriculture SONGHAI, chargé des techniques d’installation électrique au sein de la couveuse et moi-même Esdras HAHONON, étudiant en licence professionnelle 2 à l’Ecole de Sociologie Rurale et Vulgarisation Agricole à l’Université nationale d’agriculture, chargé des techniques de conception de la caisse de la couveuse ». Officiant ainsi dans le domaine de l’agrobusiness,
« nous avons pour objectifs de : permettre aux éleveurs d’avoir plus de rentabilité, rendre l’élevage béninois plus compétitif sur le marché international, plus moderne et intensif puis produire de la viande de volaille en quantité suffisante sur le marché et à bon prix. »
Petit à petit, l’oiseau fait son nid dit-on.
Pour la petite histoire la construction de ce nid d’or a commencé depuis qu’Esdras et Mardochée étaient en classe de première au CEG AGON dans l’Atlantique-Bénin. « On faisait l’élevage de volailles à petite échelle. L’objectif était d’éclore en grand nombre des œufs de pintade, mais n’ayant pas de moyens, nous utilisions de nombreuses poules pour atteindre juste un quart de nos objectifs ; ce qui augmente la période du cycle de reproduction des poules et du coup, on enregistrait d’énormes pertes d’œufs. De plus, nous avions constaté que de nombreux éleveurs étaient aussi confrontés à ce même problème lié à l’élevage traditionnel à faible rendement », relate Esdras HAHONON avant d’ajouter : « Ayant à l’esprit l’idée de pallier ce problème, mon ami LATOMEY fit une découverte chez l’un des éleveurs de la localité qui utilisait une couveuse traditionnelle conçue à base du bois et d’une lanterne à pétrole qui constituait la source de chaleur de cette couveuse. C’est ainsi que nous nous sommes inspirés de ça en valorisant cette ressource ligneuse (le bois) et améliorant la source de la chaleur parce que d’abord, moi Esdras HAHONON, je suis fils d’un menuisier maîtrisant les techniques de conception d’une caisse en bois ; alors j’ai mis mes connaissances à profit. »
En réalité, la bravoure et la détermination suivies des efforts acharnés des deux jeunes leur ont permis de savoir qu’ils peuvent « adopter une technique d’éclosion en changeant la source de chaleur afin de « limiter les efforts et les suivies des éleveurs ». Ils ont donc suivi une formation dans ce sens et sont parvenus à mettre en place leur idée géniale de conception de couveuse en place. « Notre entreprise est spécialisée dans la conception des couveuses manuelles et automatiques qui utilisent l’énergie électrique ou solaire comme source d’énergie, et dont les compartiments font intervenir les menuisiers pour la fabrication des caisses en bois et les électrotechniciens pour l’installation des équipements électriques ou solaires de la couveuse », disent-ils.
« Faire de l’élevage béninois un secteur d’intelligence artificielle et le rendre plus compétitifs sur le marché international », reste et demeure la perspective qu’ils envisagent et pour y parvenir, ils ambitionnent :
« de vendre le produit à 50 éleveurs et réaliser un chiffre d’affaire de 1 000 000 FCFA soit 1500$ en moyenne par trimestre ».
« Nos produits sont retrouvables à Porto-Novo plus précisément à Ouando et Saint Pierre Paul à partir de 60 000 FCFA minimum et 140 000 FCFA maximum selon les caractéristiques des couveuses », ajoutent-ils. Pourtant, l’inaccessibilité aux matériels électriques ou solaires et l’incapacité de répondre à toutes les exigences de leurs cibles, ralentissent leur travail. Conscients du rôle de la jeunesse dans le développement de toute nation, ils invitent les autres jeunes à emboiter leurs pas afin de redorer le blason de la production pastorale au Bénin.