AVANCEES DE LA RECHERCHE AGRICOLE : Une multitude de technologies de protection des cultures mise au point
L’agriculture en Afrique est un facteur de transformation de l’économie des pays. En tant que tel, les différents acteurs y injectent des compétences ou technologies appropriées pouvant contribuer à la résistance et à la durabilité des cultures notamment celles biologiques. Quelle est l’importance de ces technologies ou avancées de la recherche ?
Les pratiques culturales telles que la rotation et le paillage sont au premier plan dans la stratégie de résistance des cultures. À cela s’ajoutent, en dernier recours, des outils comme les bâches, les bio-pesticides et les agents de lutte biologique.
En effet, le concept de protection intégrée est né de Surendra en 1950 en réponse à la découverte de la résistance de certains ravageurs aux pesticides ainsi que de l’impact de la surutilisation des produits phytosanitaires sur l’environnement et la santé. Elle intègre le bio-contrôle, la modification des pratiques culturales, l’utilisation de variétés résistantes etc, mais aussi le contrôle chimique ciblé lorsqu’il est vraiment nécessaire, mais toujours dans une optique de minimiser les risques pour la santé humaine, pour les ennemies naturelles, les pollinisateurs et l’environnement.
Malgré ces outils, le défi reste entier. La complexité de « l’agroécosystème biologique » exige un effort de recherche pour mieux comprendre certains mécanismes qui permettraient d’accroître la lutte naturelle aux insectes ravageurs. « Pour qu’on obtienne plus de résistance, il faut avoir la clé du départ qu’est : la semence. Aujourd’hui, nous devons travailler à ce que ce secteur puisse être accessible de manière souveraine et quand je dis ça, je vois les pouvoirs publics. Ils doivent pouvoir assurer sa disponibilité de façon durable et permanente », affirme Edmond Zinzidohoué, chargé de la qualité des produits. Pour appuyer ses propos, Rufin LISSANON, Ingénieur en hydraulique agricole et en technologies de gestion des cultures, déclare qu’il y a entre autres techniques de résistance ou de durabilité de cultures, « la lutte chimique, lutte mécanique, les macérations préventive, stimulante, répulsive, curative : fongicide, insecticide, la serre, l’hydroponie, etc. »
Lutte chimique
Les produits chimiques (insecticides) peuvent lutter contre les insectes ravageurs du grain entreposé. Le spécialiste mentionne à ce niveau qu’il faut bien lire et suivre les instructions d’utilisation inscrites sur l’étiquette.
Pour limiter les ravageurs, on peut installer des plantes hôtes, des abris ou encore en aménageant, des milieux adéquats ; installer en fonction de l’espace disponible : « des nichoirs et abris à insectes, des nichoirs à oiseaux, des tas de bois pour le hérisson, une mare pour les batraciens, des plantes nourricières ».
Lutte mécanique
Pour éviter le développement des adventices et, en même temps, l’évaporation de l’eau : l’utilisation de bâches sur le sol, de mulch est indispensable. Par contre, pour éviter l’attaque par les oiseaux, « il faut placer des filets autour des petits fruits, par-dessus les semis, ou des objets réfléchissants (CD ou bandes métalliques accrochées dans les fruitiers, ou encore des objets qui font du bruit avec le vent (bouteilles renversées sur un tuteur) ».
Pour éviter les attaques par les limaces, disposer un anneau de sciure de bois ou de cendres autour de la plante, placer de bouteilles dont on a retiré le fond au-dessus des plantules.
Certaines substances chimiques tout-à-fait inoffensives pour l’environnement peuvent apporter une aide appréciable. « Solution insecticide au savon noir dans 1l d’eau ; solution au bicarbonate de soude : efficace contre le mildiou de la tomate ou de la pomme de terre ; 2,5 gr de bicarbonate de soude + du savon liquide biodégradable dans 1l d’eau ». Aussi est-il que certaines plantes telles que le haricot, le piment, le maïs sont utiles à être cultivées en association.
Par ailleurs, les techniques comme les alliacées et le raifort sont efficaces non seulement pour la lutte contre les maladies cryptogamiques et l’éloignement des insectes et des nématodes ; mais contribuent également à la bonne croissance des tomates, et pommes de terre.
Au vu et au su des avantages que revêtent ces avancées techniques, l’Ingénieur en Hydraulique agricole et en technologies de gestion des cultures pense fondamentalement que les Africains sont capables de transformer de manière très rapide l’agriculture s’ils mettent en place tous ces éléments de façon sérieuse, assidue et déterminée. « C’est à cela que je crois et c’est pour ça qu’à travers ‘‘Africa Growin Solutions’’, nous nous levons tous les matins pour pouvoir accompagner les décideurs, accompagner ceux qui ont les projets dans l’agriculture et surtout ceux qui veulent faire du business dans l’agriculture ».
Yélian Martine AWELE