PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
SEMAINE DE L’AGROECOLOGIE AU BÉNIN : Le projet Agro-Eco œuvre pour une agriculture saine et durable
Du 18 au 20 juillet 2023, il s’est tenu à l’Université d’Abomey-Calavi la semaine de l’agroécologie. Organisé dans le cadre du projet Agro Eco, cet évènement a été un rendez-vous de chercheurs, de représentants de producteurs, d’institutions et d’organismes.
Jean Baptiste HONTONNOU
« L’agroécologie est une solution adaptée aux défis auxquels nos pays doivent faire face, car en plus de promouvoir des pratiques agricoles saines et responsables, elle répond aux besoins alimentaires des populations »,
dixit Professeur Félicien Avlessi, le Recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de cette semaine de l’agroécologie. S’inscrivant dans le cadre du projet « amplification de la transition agroécologique dans les systèmes de production dans les territoires de l’Atacora au Bénin et du Houet au Burkina Faso », cette semaine a été une occasion de partage de connaissances, d’expérience et de bonnes pratiques en matière d’agroécologie afin de promouvoir une agriculture durable, saine et résiliente en Afrique de l’Ouest.
En effet, la célébration de cette semaine rappelle l’importance de cette solution de remplacement qu’est l’agroécologie. Pour Sandrine Platteau, Ambassadrice de la Belgique au Bénin,
« l’agroécologie est considérée comme une alternative crédible et durable aux problèmes d’insécurité alimentaire et aux multiples défis environnementaux, socio-économiques et démographiques ».
Si d’aucuns tâchent de prouver l’efficacité de cette alternative, elle pense que « l’urgence est de procéder à une large adoption de pratiques agroécologiques performantes et résilientes au niveau des territoires ». Et pour atteindre cet objectif, il est non seulement impérieux de former les agriculteurs et autres du secteur mais également d’assurer une large sensibilisation de ces derniers. Et c’est justement le mobile premier de cette semaine de l’agroécologie. Selon le recteur Félicien Avlessi, « elle est l’occasion unique de sensibiliser et d’inspirer les agriculteurs et consommateurs en passant par les décideurs politiques ». Il continue en soulignant qu’elle représente « une opportunité d’encourager la collaboration entre tous les acteurs de la chaîne alimentaire ».
Zoom sur les activités phares de cette semaine
Pour effectivement aborder le sujet de l’agroécologie dans la zone Ouest africaine et plus précisément au Bénin et au Burkina Faso, la semaine de l’agroécologique a érigé dans son déroulement d’importantes activités. Primo, cette semaine a servi d’un cadre pour faire une foire des produits et services agricoles. Plus précisément, cette dernière a été une occasion pour faire connaitre et promouvoir les produits de l’agriculture écologique à savoir : le fonio, les jus de fruits, les infusions de thés, les huiles essentielles, les semences de légumes, les engrais etc. Cette exposition a été l’œuvre des entreprises telles que Seed Services, Biophyto, Eclosio, Ets Gispo, Enabel, Anaf Bénin etc.
Secundo, au cours de cette semaine de l’agroécologique, il a été question de plusieurs communications, de panels de discussions et autres présentations scientifiques. A titre illustratif, M. Silvière Tovignon a livré une communication portée sur la perspective des faitières sur l’agroécologie et les attentes des recherches de l’Université au Bénin. À travers cette communication, elle a mis l’accent sur les différentes définitions de l’agroécologie tout en approfondissant les différentes composantes de cette approche. D’un autre côté, les experts Omar Ouedraogo de la Confédération Paysanne du Faso (CPF) et Cédric Kambire du CNRST/Burkina-Faso ont eu également l’énorme plaisir de parler des perspectives des faitières concernant l’agroécologie et leurs attentes en matière de recherche universitaire au Burkina-Faso.
De même, en ce qui concerne les tables rondes, il faut notifier qu’il en a eu plusieurs. « Comment intensifier la productivité des cultures dans un contexte d’amplification des pratiques agroécologiques », tel a été le thème de l’une des tables rondes de cette semaine. Pour bien décortiquer ce thème, les experts se sont constitués en deux plateaux. Le premier plateau, intitulé « La transition vers l’agroécologie : opportunités et défis », a permis de mettre en lumière les enjeux et perspectives liés à l’adoption de l’agroécologie comme modèle de production agricole durable et saine. Pour le second plateau, les panélistes ont eu à discuter de « l’amplification des pratiques agroécologiques ». Une occasion pour aborder les différentes approches qui existent et permettent d’accroitre l’adoption et l’efficacité des pratiques agroécologiques.
Par ailleurs, parlant du projet « amplification de la transition agroécologique pour des systèmes de productions céréalières et maraichères profitables et durables dans les territoires de l’Atacora au Bénin et du Houet au Burkina Faso », il s’inscrit dans un dispositif de recherche-action pour une intensification écologique de l’agriculture dans un contexte de changements climatiques. Démarré officiellement en 2019, ce projet peut compter de nos jours au bout des doigts quelques résultats. Malgré les difficultés rencontrées sur le chemin de réalisation du projet, la Coordonnatrice Nord, Prof. Marie-Paule Kestemont pense que « le projet a laissé de résultats tant académiques que sur le terrain ». « De nombreuses personnes ont été sensibilisées, formées, diplômées tant au Burkina Faso qu’au Bénin », a-t-elle fait savoir. Selon elle, les diversités des activités ont assuré la mise en œuvre de ce projet et que pendant le temps restant pour la fin de dernier, les coordonnateurs feront l’essentiel pour atteindre les objectifs fixés.
Pour rappel, le projet Agro-Eco vise à contribuer au développement, par les exploitations agricoles familiales du Houet (Faso) et de l’Atacora (Bénin), d’une production accrue, saine et respectueuse de l’environnement, résiliente aux changements climatiques, à même d’assurer une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle et de fournir aux communautés locales un revenu qui couvre leurs besoins vitaux, au travers d’une transition agroécologique.