RÉGÉNÉRATION NATURELLE DES FORÊTS : Un énorme potentiel de captation de carbone à une seule condition

La régénération naturelle des forêts serait capable de capturer 226 gigatonnes (Gt) de carbone à une seule condition. C’est ce que nous révèle une nouvelle étude du réseau international Global Forest Biodiversity Initiative (GFBI), auquel le Cirad appartient.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Nouvellement publiés dans Nature, les résultats de cette étude paraissent concluants. Elle révèle que la biodiversité des forêts recèle un énorme potentiel de captation de carbone à condition de réduire les émissions.

En effet, l’étude, à laquelle ont participé des centaines de scientifiques dont quatre du Cirad, a mobilisé le plus vaste jeu de données d’inventaires forestiers du monde couplés à des informations satellitaires. Primo, cette dernière montre que les forêts ont le potentiel de capturer 226 gigatonnes (Gt) de carbone dans les zones où elles existent naturellement.

« Le chiffre de 226 Gt représente ce que pourraient capturer les forêts du monde, si on les laissait se reconstituer, dans des zones souvent en marge des grands massifs forestiers tropicaux, qui ne sont plus utilisées pour l’agriculture et reste libre de toute urbanisation »

, explique Bruno Hérault, chercheur en écologie forestière au Cirad. Et cela ne peut être réalisé que dans le cadre d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. De même, « environ 61 % de ce potentiel peut être atteint en protégeant les forêts existantes, de manière à ce qu’elles puissent se reconstituer jusqu’à maturité. Les 39 % restants peuvent être obtenus en reconnectant les paysages forestiers fragmentés grâce à une gestion durable des écosystèmes et à la restauration », nous révèle l’étude.

Alors, pour maximiser le potentiel de séquestration de carbone des forêts, une diversité naturelle d’espèces est nécessaire. C’est de la même manière que pour atteindre ces résultats, des efforts de conservation et restauration de la biodiversité forestière sont nécessaires.

Pour finir, il faut dire que l’ensemble des données collectées révèlent, de plus, que la biodiversité représente environ la moitié de la productivité des forêts mondiales. Pour atteindre le plein potentiel de carbone forestier, les efforts de restauration doivent donc inclure une diversité naturelle d’espèces. En outre, les pratiques d’agriculture, de sylviculture et de restauration durables qui favorisent la biodiversité présentent le plus grand potentiel de capture du carbone.