ACCÈS LIMITÉ DES FEMMES AUX SYSTÈMES MODERNES D’IRRIGATION AU BÉNIN : Les dessous d’une carence en connaissance des techniques évoluées
L’irrigation constitue un outil de gestion efficace en agriculture. Et de nos jours, il existe de nouvelles techniques modernes pouvant permettre aux femmes des zones rurales d’accroître leur rendement. Mais malheureusement, pour une ou autre raison, leur accès à ces outils modernes demeure restreint.
Stag Watson SAMA
Les femmes contribuent de façon considérable à la gestion agricole des ressources. Selon les estimations de la FAO, elles représentent 43% de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement. A cet effet, pour accroître leur production, le recours est fait aux facilités obtenues grâce aux nouvelles technologies.
L’irrigation est indispensable pour la qualité de certaines cultures à haute valeur ajoutée comme les fruits, les légumes, les semences. Aussi est-il qu’elle permet de choisir des variétés à haut rendement en appliquant les fertilisants nécessaires, ainsi que les traitements de lutte contre les ravageurs et d’autres intrants et rend ces cultures économiquement intéressantes. Néanmoins, l’irrigation de qualité exige la maîtrise de certaines techniques modernes pouvant réduire les peines et augmenter la productivité. Au Bénin, certaines femmes agricultrices emploient toujours des méthodes traditionnelles, bien qu’étant rassurantes, et plusieurs raisons expliquent cet état des choses.
En réalité, les systèmes d’irrigation modernes sont souvent considérés comme des équipements lourds et couteux, et les femmes ne sont pas toujours les principales décideuses dans l’achat et l’utilisation de ces équipements. Également, ces systèmes d’irrigation nécessitent souvent une formation technique et une connaissance spécifique de l’utilisation des équipements, ce qui peut être un obstacle pour les femmes qui ne bénéficient pas d’une éducation formelle ou d’une formation adéquate.
D’un autre côté, les systèmes modernes d’irrigation sont souvent gérés par des institutions ou des organisations gouvernementales, qui peuvent avoir des politiques ou des pratiques discriminatoires envers les femmes. Il y a aussi les rôles traditionnels attribués aux femmes dans les domaines de l’agriculture qui entravent leur accès à ces systèmes, car ces rôles peuvent ne pas inclure la gestion de tels équipements.
Face à tous ces cas de figure, il est bien possible qu’un pas soit posé vers un changement de paradigme. Pour y arriver, il faut sensibiliser les décideurs sur les avantages de l’implication des femmes dans la gestion des ressources agricoles. Il faut favoriser davantage l’éducation et la formation des femmes dans le domaine concerné ; promouvoir l’accès des femmes aux crédits et aux financements pour l’achat et l’utilisation de ces systèmes ; encourager les partenariats entre les femmes, les institutions de recherche agricole et les entreprises pour améliorer l’accès des femmes aux technologies et aux systèmes modernes d’irrigation.