Une réalité alarmante dans les exploitations agricoles

L’exploitation de la main-d’œuvre agricole est une réalité qui soulève les inégalités persistantes dans la société béninoise qui passe souvent inaperçues. Malgré les progrès technologiques et les efforts pour améliorer les conditions de travail des producteurs agricoles, de nombreux travailleurs agricoles continuent de faire face à des conditions de travail inhumaines et à une rémunération insuffisante.

VanessaZANNOU

Au Benin l’agriculture a toujours demeuré un secteur important pour répondre aux besoins en nourriture de la population. Cependant, les exploits de ce secteur est souvent accompagné d’une exploitation des travailleurs agricoles, qui sont pour la plupart des personnes marginalisées et vulnérables. Ils vivent dans des conditions précaires, exposés à des exploiteurs qui profitent de leur situation. Bien que nous soyons à l’ère de la mécanisation agricole qui permet d’augmenter les rendements et de réduire les coûts, cette situation n’a malheureusement pas changé. Les travailleurs agricoles sont souvent des femmes, des jeunes et parfois même des enfants qui travaillent dans des conditions précaires pour subvenir aux besoins de leur famille. A noter qu’avec l’arrivée de machines telles que les moissonneuses-batteuses et les tracteurs, de nombreux travailleurs ont perdu leurs emplois traditionnels et sont devenus plus vulnérables à l’exploitation. Ainsi, ils travaillent dans des conditions de travail dangereuses, telles que l’utilisation de machines à récolte ou la manipulation de produits chimiques. Ceci augmente le risque d’accidents et de blessures graves. En dépit de tous ceci, ils sont souvent sous-payés et n’ont pas accès aux soins de santé ou à d’autres services sociaux.

« Ces acteurs clés du secteur sont soumis à des journées de travail interminables, sans protection sociale ni soins de santé adéquats » a notifié Gérard, enfant d’un exploitant agricole. Cette exploitation met en évidence un manque de règlementation rigoureuse et de respect des normes nationaux et internationales du travail. « Peut-être que les fermiers ne savent pas que les employés agricoles sont comme tout autres employés de la société », a laissé entendre Florence Teko. Désolant que le salaire de ces employés sont bas, bien en deçà des salaires minimums légaux, et de nombreux travailleurs agricoles sont payés à la pièce, ce qui signifie que leur revenu dépend de leur productivité. Cette situation crée une pression énorme pour produire davantage, souvent au détriment de la santé et de la sécurité des travailleurs. Certains employés du Centrepilote Avicole (CPA) de Sèmè-Kpodji affirment qu’ils seraient maltraités par leur employeur puisqu’ils sont mal nourris et leur salaire vient toujours en retard. Parfois, ils travaillent le ventre vide mais, seraient toujours là parce qu’ils n’auraient pas trouvé mieux. Ils travailleraient de manière intensive pour atteindre leurs objectifs de production. D’autres pensent que cette situation n’a pas été toujours le cas et que leur ancien Directeur n’aurait pas été comme ça avec eux. De même, certains jeunes questionné dans le Nord, affirme que ce métier est réservé aux pauvres sans voix et sans défense et même le gouvernement ne s’en préoccupe.

Malheureux, illettrés et laisser à leur sort, ils sont rarement en mesure de s’exprimer ou de se syndiquer pour défendre leurs droits. Un travailleur agricole maltraité et sous-payés est moins susceptible de rester dans le secteur agricole, ce qui entraîne une diminution de l’offre alimentaire.

Il est important que le gouvernement s’engage à protéger les droits des travailleurs agricoles en sensibilisant les responsables d’exploitation agricoles à respecter leurs droits. Il faut également sensibiliser la population aux conditions de travail et à l’importance de soutenir les produits agricoles. Il faudrait aussi trouver des solutions innovantes pour aider les travailleurs agricoles à se reconvertir et à bénéficier des avantages de la mécanisation agricole, tout en préservant leurs droits et leur sécurité.

L’exploitation de la main-d’œuvre agricole est préoccupante. Il est essentiel que des mesures soient prises pour règlementer le secteur afin de protéger les droits des travailleurs et améliorer leurs conditions de vie et de travail.