ÉPIDÉMIE DE PESTE PORCINE À PÈRÈRÈ : Une menace pour l’économie locale

La commune de Pèrèrè, située dans le département du Borgou au Bénin, est actuellement confrontée à une crise sanitaire majeure qui a des répercussions économiques considérables. Depuis début juillet 2024, une épidémie de Peste porcine africaine (PPA) a décimé les élevages de porcs, causant la mort de plus de 200 animaux. Cette situation, confirmée par les autorités locales, met en péril non seulement la filière porcine, mais aussi l’économie de cette région où l’élevage représente une activité essentielle.

Innocent AGBOESSI

La Peste porcine africaine, bien que non transmissible aux humains, est une maladie virale hautement contagieuse qui affecte gravement les porcs domestiques et sauvages. Elle cause une mortalité élevée dans les élevages infectés, entraînant des pertes financières massives pour les éleveurs. Selon des études, la PPA peut décimer jusqu’à 90 % des troupeaux infectés, ce qui en fait une menace économique majeure pour les régions où l’élevage de porcs est une source de revenus importante.

À Pèrèrè, où l’élevage porcin joue un rôle central dans l’économie locale, les pertes causées par l’épidémie pourraient avoir des conséquences à long terme. La mort de plus de 200 porcs représente une perte financière directe pour les éleveurs, mais les restrictions imposées sur la vente et la consommation de viande de porc dans les zones touchées amplifient l’impact économique. Les marchés locaux ont déjà ressenti les effets de ces restrictions, avec une baisse significative des ventes de produits dérivés du porc.

Face à cette crise, les autorités locales ont pris des mesures pour limiter la propagation du virus et protéger les autres régions du Bénin. La consommation de viande de porc a été interdite dans les arrondissements touchés jusqu’à nouvel ordre, une décision qui, bien que nécessaire sur le plan sanitaire, ajoute à la pression économique sur les éleveurs et les commerçants locaux.

Selon Mama Amadou Moumouni, chef du service réglementation et contrôle à la DDAEP du Borgou, aucune nouvelle infection n’a été signalée depuis le 18 août, ce qui laisse espérer une maîtrise imminente de l’épidémie. Toutefois, il insiste sur la nécessité de maintenir les mesures de restriction jusqu’à ce que les autorités nationales confirment la fin de l’épidémie. Cette prudence est essentielle pour éviter une résurgence de la maladie et assurer ne reprise économique durable.

La crise provoquée par la Peste porcine africaine à Pèrèrè souligne l’importance d’une gestion rapide et efficace des épidémies animales pour protéger non seulement la santé publique, mais aussi l’économie locale. Une fois l’épidémie maîtrisée, il sera crucial de mettre en place des stratégies de relance pour soutenir les éleveurs et revitaliser le marché porcin. Des initiatives telles que la réintroduction progressive de la viande de porc sur les marchés et l’accès à des crédits pour les éleveurs touchés pourraient jouer un rôle clé dans la reprise économique de la région.