KOFFI  ABIDI A PROPOS DE LA GESTION ET DU RECYCLAGE DES PNEUS USAGÉS : « Il est nécessaire d’intensifier les efforts de sensibilisation »

Dans un contexte où la gestion des déchets est devenue un défi mondial, les pneus usagés représentent une part importante de la pollution environnementale. Leur mauvaise gestion, que ce soit à travers l’abandon en pleine nature ou leur incinération sauvage, pose un grave problème de santé publique et de préservation de l’environnement. C’est dans cette optique que des initiatives locales émergent, à l’instar de celle de Koffi Abidi  Entrepreneur en recyclage de pneus.

Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a motivé à vous lancer dans le recyclage des pneus usagés ?

J’ai commencé cette activité en 2017 après avoir vu deux photos sur Internet qui montraient l’impact négatif des pneus usagés sur l’environnement. J’ai pris conscience que ces pneus, souvent jetés dans la nature, pouvaient avoir des conséquences graves pour la santé et l’environnement. C’est là que j’ai décidé de trouver des moyens de les recycler et de sensibiliser autour de moi.

Comment se déroule le processus de recyclage des pneus que vous avez mis en place ?

La première étape consiste à ramasser les pneus usagés, puis à les laver soigneusement. Ensuite, nous les transformons parfois en granulés pour la décoration des jardins ou d’autres usages. C’est un processus simple, mais les défis sont nombreux, notamment le transport des pneus et le stockage avant leur valorisation.

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez dans votre activité ?

Le transport des pneus est un vrai problème. Nous manquons de moyens pour ramasser les pneus dans les zones reculées, et le stockage devient compliqué car il faut de grands espaces pour les garder avant leur transformation. De plus, il n’existe pas encore de structures officielles pour déposer ces pneus usagés, qu’ils soient réutilisables ou non.

Quels sont les risques environnementaux liés à la mauvaise gestion des pneus usagés ?

Les risques sont énormes. Les pneus brûlés de manière incontrôlée dégagent des substances toxiques qui nuisent à la santé publique et polluent l’air. Cela affecte aussi l’environnement en général. En plus de la pollution atmosphérique, les pneus abandonnés peuvent servir de refuge aux moustiques et autres vecteurs de maladies.

Quelles solutions envisagez-vous pour améliorer la gestion des pneus usagés ?

Une des solutions serait d’utiliser les pneus pour produire de l’énergie dans les cimenteries. Malheureusement, nous n’avons pas encore les infrastructures nécessaires ici. Il existe aussi des machines pour broyer les pneus et les réutiliser dans la décoration ou l’aménagement paysager, mais elles ne sont pas encore accessibles localement.

Pensez-vous que le grand public est suffisamment sensibilisé à ces enjeux ?

Non, malheureusement seule une minorité de la population est vraiment consciente des dangers liés aux pneus usagés. Il est nécessaire d’intensifier les efforts de sensibilisation pour que tout le monde comprenne l’importance du recyclage et ses bénéfices, à la fois pour la santé et pour l’environnement.

Que recommandez-vous pour encourager davantage d’initiatives dans ce domaine ?

Il est essentiel que les autorités publiques et les citoyens s’engagent davantage. Il faut développer des infrastructures adaptées, sensibiliser la population, et encourager l’usage des technologies modernes pour le recyclage des pneus. Avec un tel soutien, des initiatives comme la mienne pourront avoir un impact encore plus important.

Un mot sur l’avenir du recyclage des pneus dans votre communauté ?

Je reste optimiste, même si le chemin est encore long. Avec plus de sensibilisation et l’appui des autorités, je crois que nous pouvons réduire considérablement l’impact des pneus usagés sur notre environnement. Tout le monde doit se sentir concerné par cette problématique.

Propos recueillis par Opportune AHICHEME