LUTTE CONTRE LE CANCER DE SEIN AU BÉNIN : Quels soins palliatifs pour une bonne prise en charge ?

Le cancer du sein reste l’un des fléaux majeurs qui touchent de nombreuses femmes au Bénin. Face à cette maladie dévastatrice, les soins palliatifs apparaissent comme une bouée de secours pour offrir dignité et confort aux patientes en phase terminale.

Innocent AGBOESSI

Le mois d’octobre est souvent marqué par des initiatives de sensibilisation contre le cancer du sein dans le cadre d’Octobre Rose. Cependant, au-delà des dépistages et des traitements curatifs, il existe une catégorie de malades pour qui les soins palliatifs sont devenus indispensables : les femmes atteintes du cancer du sein à un stade avancé.

Au Bénin, la prise en charge des soins palliatifs s’est renforcée au fil des années. En 2022, le Ministère de la Santé a organisé le premier congrès national des soins palliatifs, affirmant la volonté du pays de devenir un modèle en Afrique de l’Ouest. Si l’objectif à long terme est d’intégrer pleinement les soins palliatifs dans le système de santé, les réalités actuelles montrent qu’il reste encore des défis à surmonter.

Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes au Bénin. Lorsqu’il est détecté trop tard, le pronostic vital est souvent compromis. À ce stade, les soins curatifs laissent place à des soins de confort, centrés sur le soulagement de la douleur et l’amélioration de la qualité de vie des patientes.

Des avancées importantes, mais des défis persistants

Le Bénin, bien que pionnier des soins palliatifs dans la région, fait encore face à des manques dans l’accompagnement des femmes atteintes du cancer du sein. Selon les statistiques, environ 62 000 personnes ont besoin de soins palliatifs chaque année, mais beaucoup n’y ont pas accès à cause de l’insuffisance d’infrastructures et de personnels spécialisés.

« Au Bénin, les soins palliatifs pour les femmes atteintes du cancer du sein englobent plusieurs aspects essentiels pour leur bien-être », explique Dr Marlène Koutchika., spécialiste en oncologie à une clinique privée d’Abomey-calavi. « Nous soulageons la douleur grâce à des médicaments comme la morphine, offrons un soutien psychologique pour aider à gérer l’angoisse, et veillons à une nutrition adaptée malgré les effets secondaires des traitements. En plus, nous prenons soin de maintenir une bonne hydratation et soulageons les symptômes comme les nausées pour offrir dignité et confort à nos patientes. »

Outre la gestion de la douleur physique, l’accompagnement palliatif inclut un soutien psychologique indispensable pour ces femmes. La stigmatisation associée au cancer du sein, combinée à la peur de la mort, crée une détresse émotionnelle profonde. Dans ce cadre, les soins palliatifs permettent aux patientes de trouver une forme de sérénité dans leurs derniers moments, entourées de leurs proches.

En 2023, le gouvernement béninois, avec l’appui de plusieurs ONG et partenaires internationaux, a mis en place des formations destinées aux professionnels de santé pour améliorer la qualité des soins palliatifs. De plus, un plan quinquennal (2022-2026) a été lancé pour renforcer l’accessibilité de ces services sur l’ensemble du territoire.

Les soins palliatifs sont une question de dignité et de droits humains. Ils permettent à ces femmes, frappées par le cancer du sein, de vivre leurs derniers instants dans la dignité et avec le moins de souffrance possible. En renforçant ces dispositifs, le Bénin envoie un message fort : la vie, même dans sa dernière phase, mérite d’être vécue pleinement.