Comme il est de coutume, à l’orée de chaque nouvelle année, le Fâ est consulté pour prédire ce à quoi l’année ressemblerait

 À quoi s’attendre dans le secteur agricole ? (La pluie toujours au centre de toutes les attentions)

Comme il est de coutume, à l’orée de chaque nouvelle année, le FÂ est consulté pour prédire ce à quoi l’année ressemblerait. Même s’il en manque des dispositifs spécifiques pour jouer convenablement ce rôle dans chaque domaine, il est de bon ton d’y arriver par déduction en se basant sur le signe général sorti. Dans le domaine de l’agriculture, « Fu gbidi Yèku » peut bien éclairer la lanterne des acteurs sur leurs attentes.

 

Comme il est de coutume, à l’orée de chaque nouvelle année, le Fâ est consulté pour prédire ce à quoi l’année ressemblerait

« Fu gbidi Yèku », ce signe apporte « la protection, l’invincibilité et la protection pour tout le monde ». Si l’on s’en tient à cette interprétation faite par le professeur Kakpo Mahugnon le 10 janvier dernier suite à la consultation du Fâ, sans l’ombre d’aucun doute, le secteur agricole réserverait une année 2025 assez juteuse pour les acteurs. Mais…

Dans un contexte où le climat change d’humeurs à tout bout de champ, il va falloir tenir compte des réalités actuelles pour apporter une clarification plus ou moins réalistes. Approché par le journaliste Didier Hubert Madafimè, le prête du Fâ Koffi Aza va affirmer que « le Fâ peut être utile dans la lutte contre les risques climatiques au Bénin, et peut aussi contribuer à la lutte contre les effets du réchauffement climatique ». Pour cela, consulter le Fâ pour savoir ce que le domaine agricole réserve pour l’année en cours est d’une importance capitale.

« Vous savez qu’au Bénin toutes les zones ne contiennent pas deux saisons. Il en a qui contiennent plus que deux. Celles qui contiennent deux auront un rendement plus ou moins intéressant et bénéfique, tandis que d’autres n’atteindront pas le rendement habituellement obtenu », affirme Sossa Hyacinthe Detonde Alias Boconon Totin Desmahy, prêtre de Fâ. De façon spécifique, pour cette nouvelle campagne agricole, la pluie sera une fois encore au centre de toutes les attentions. Alors que les cultures, privées d’eau, souffrent de stress hydrique, ce qui ralentit leur croissance et réduit leur productivité. Les céréales, légumineuses et tubercules sont particulièrement touchés.

Cette pénurie hydrique appauvrit les sols, favorise les attaques de ravageurs et augmente les coûts d’irrigation pour les agriculteurs. À long terme, cela menace la sécurité alimentaire, provoque des hausses de prix et fragilise les économies rurales. Face à ces défis, la transition vers des systèmes agricoles résilients et l’adoption de techniques de gestion durable de l’eau deviennent indispensables pour garantir une production viable. Et c’est ce que le gouvernement doit s’atteler à faire pour le bonheur des acteurs à la base.

Une preuve d’anticipation

L’autre élément intéressant dans la consultation du Fâ est le plan d’atténuation habituellement proposé. Comme le dit le prêtre Totin Desmahy, « quand un signe apparaît, ça demande toujours des libations ». Et dans ce cas de figure, il faudrait que le gouvernement en place amplifie ses actions dans le secteur agricole. « Les acteurs à la base auront besoin davantage de financement et de subventions pour s’en sortir », dixit le prêtre.

Ainsi, comme par hasard, le gouvernement a anticipé sur ce besoin qu’exprime le Fâ à l’endroit des agriculteurs. Avec un budget d’un montant global de 146 904 938 746 FCFA contre 117 376 753 956 en 2024, le gouvernement serait dans une vision claire d’atténuer une majeure partie des affres qui planeraient sur l’essor de l’agriculture en 2025. Augmenté de 25,16%, ce budget va tâcher de relever les défis de couverture des besoins alimentaires par la production locale, d’amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et d’adoption des innovations avec atténuation empreinte carbone.

Par ailleurs, il faut nécessairement qu’il y ait un dispositif au ministère de l’Agriculture qui intègre le Fâ dans la planification des activités agricoles, car selon le ministre de l’Agriculture lui-même, il n’est pas malheureusement dans la tradition de s’interroger sur l’issue de la campagne agricole. Ce qui est justifié par ces propos du Professeur Mahugnon Kakpo quand il dit que « le Fâ intervenant à tout propos ou proposant des solutions pour toutes préoccupations, par conséquent, on peut appliquer à tous les domaines d’activités qui existent les connaissances du Fâ ».

Lire aussi : HAUSSE DES PRIX DE VIANDES CONGELÉES AU BÉNIN : Entre spéculations et réalités

 

Jean-Baptiste HONTONNOU

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