L’ATDA 7 forme plusieurs pisciculteurs de son terroir
Dans un contexte où les coûts de l’alimentation animale ne cessent de grimper, les alternatives durables gagnent du terrain. L’une des plus prometteuses est l’utilisation des larves de mouches soldats noires (MSN/BSF) comme source de protéines dans l’aquaculture. Consciente de cet enjeu, l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) du pôle 7 a organisé sur le site Agro PREMAL Food à Porto-Novo une formation pratique à l’endroit des pisciculteurs, du 16 au 18 juillet 2025. L’objectif principal de cette formation est de renforcer la capacité des pisciculteurs sur les techniques de production des larves de mouches soldats noires.
Par ailleurs, depuis quelques années, l’ATDA 7 multiplie les initiatives pour renforcer les capacités techniques des acteurs du secteur agricole. Ainsi, depuis 2018, des sessions de formation sont régulièrement mises en place pour accompagner les exploitants dans la modernisation de leurs pratiques. Cette fois, c’est la production des larves de mouches soldats noires qui a été au cœur des échanges.
Venus de trois départements (Atlantique, Ouémé et Mono), plusieurs pisciculteurs ont expérimenté les différentes étapes de la chaîne de production des larves : de la réalisation d’une volière, à l’installation d’une unité de production passant par la confection de pondoirs, à la collecte des œufs au suivi du processus d’extraction des larves, jusqu’aux techniques de mise à mort, ainsi qu’au séchage en vue de leur conservation et valorisation.
Selon Agnès Mehoba, Cheffe Service formation opérationnelle et promotion de l’entrepreneuriat à l’ATDA 7, les larves des mouches soldats noires, riches en protéines, représentent une solution écologique et économique pour remplacer partiellement d’autres sources d’aliments concentrés souvent coûteuses.
Pendant trois jours, le formateur, Dr Stéphane Tohon, rassure avoir « veillé à ce qu’ils puissent identifier cette mouche, connaître son cycle de vie, et maîtriser l’itinéraire technique nécessaire pour parvenir à produire ses larves. Il est également essentiel qu’ils disposent du matériel adéquat afin d’élaborer un plan d’action et commencer eux-mêmes la production de mouches soldats noires chez eux », a-t-il fait savoir.
Les pisciculteurs ont salué la pertinence de l’initiative et la qualité des enseignements reçus. « Nous avons appris l’essentiel sur cette espèce et ses nombreux avantages. Cela va nous permettre non seulement de diversifier nos pratiques, mais aussi de réduire significativement le coût de l’alimentation de nos poissons », a ajouté Charbel Gnanih, un pisciculteur.
Au-delà des connaissances techniques, cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de durabilité et d’autonomie pour les exploitants. En produisant localement une partie de leurs intrants, les pisciculteurs deviennent moins dépendants des marchés extérieurs, tout en contribuant à une économie circulaire.
Avec cette initiative, l’ATDA 7 confirme ainsi son engagement à accompagner les producteurs vers des modèles agricoles innovants, rentables et respectueux de l’environnement.
Vignon Justin ADANDE