FORUM AFRICAIN SUR LES SYSTÈMES ALIMENTAIRES 2025

Le ROPPA plaide pour les exploitations familiales

Du 31 août au 6 septembre 2025 s’est tenu à Dakar, le Forum African sur les Systèmes Alimentaires. Organisé par le Groupe de la Banque Mondiale (GBM) en partenariat avec le CORAF, cet événement d’envergure a réuni décideurs politiques, experts, partenaires techniques et acteurs du secteur agricole autour des enjeux de sécurité alimentaire, de durabilité et de résilience des systèmes alimentaires sur le continent. Ce fut l’occasion pour le ROPPA de plaider pour les exploitations familiales, en mettant l’accent sur l’état actuelle et l’avenir de la souveraineté alimentaire en Afrique.

Le réseau des organisations paysannes de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), à l’occasion du Forum Africain sur les Systèmes Alimentaires, a tenu une conférence de presse sur les systèmes alimentaires dans le cadre de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) 2025. Ce fut une opportunité pour le réseau de présenter les résultats de sa recherche sur la thématique des systèmes alimentaires.

Selon cette recherche, les exploitations familiales seraient capitales pour la sécurité alimentaire et l’emploi rural. Cette recherche met en lumière plusieurs défis persistants, notamment la dépendance aux importations, l’insécurité alimentaire et les crises climatiques et sécuritaires. Face à ces défis, les acteurs du réseau ont développé des solutions locales et des innovations, telles que l’utilisation de semences paysannes, l’adoption de l’agroécologie, la digitalisation de leurs activités et la structuration de marchés territoriaux.

Les producteurs du ROPPA rappellent ainsi que « l’avenir de la souveraineté alimentaire passe avant tout par les exploitations familiales, pierre angulaire de l’agriculture ouest-africaine. »

En effet, ces recherches soulignent que les exploitations familiales suivent une trajectoire stratégique bien définie. À en croire Nazirou Sall, Secrétaire Général du bureau exécutif du ROPPA, elles visent d’abord l’autoconsommation pour garantir leur autonomie et leur dignité, une approche qui n’est pas un choix par défaut, mais une volonté délibérée. Par la suite, elles se tournent vers la production pour le marché afin de générer des revenus et de subvenir à d’autres besoins, comme l’éducation, et enfin cherchent à accélérer leur croissance pour créer davantage de revenus et d’emplois.

Le ROPPA insiste ainsi sur la nécessité pour les politiques publiques de prendre en compte cette logique de développement, appelant à un changement de paradigme et à l’élaboration de politiques plus inclusives. Il préconise également un pacte d’engagement pour une meilleure insertion des femmes et des jeunes dans le secteur agricole. « Ce que nous prenons ici comme élément, c’est que les politiques devraient tenir compte de ces stratégies dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques d’accompagnement de la transformation de l’exploitation familiale en Afrique globalement », a fait savoir le secrétaire du réseau.

Pour finir, les producteurs ont promis pour le compte du ROPPA, sortir le document définitif avant la fin de l’année et organiser d’autres grandes rencontres en termes d’accompagnement dans le cadre de l’Université paysanne du ROPPA, pour mieux aider à asseoir des capacités au niveau des jeunes ruraux pour qu’ils puissent se servir de ce plaidoyer et accompagner tout ce qui a été fait.