PISCICULTURE AU BÉNIN

Bien que longtemps considérée comme un domaine réservé aux hommes, la pisciculture s’impose aujourd’hui comme une activité rentable et accessible aux femmes.

Un secteur accessible et rentable pour les femmes

Bien que longtemps considérée comme un domaine réservé aux hommes, la pisciculture s’impose aujourd’hui comme une activité rentable et accessible aux femmes. Malgré les défis financiers et naturels, certaines ont su tirer profit de ce métier, transformant leur quotidien et inspirant les jeunes filles à se lancer.

Bien que longtemps considérée comme un domaine réservé aux hommes, la pisciculture s’impose aujourd’hui comme une activité rentable et accessible aux femmes.

La pisciculture n’est pas réservée aux hommes. Bien que ce secteur attire majoritairement les hommes, les femmes qui s’y engagent réussissent, elles aussi, à exploiter ses nombreuses opportunités. « J’ai commencé la pisciculture il y a 27 ans, et j’ai vite compris que c’est une activité plus rentable que le commerce. En produisant du poisson, je subviens à plusieurs besoins domestiques tout en soutenant mon mari. Cette activité me laisse du temps et génère de bons bénéfices », confie Clémence Hounyemin, piscicultrice.

Pourtant, les femmes rencontrent plusieurs obstacles : manque de moyens financiers, manque de main-d’œuvre pour aménager les bassins, accès limité aux intrants piscicoles et reconnaissance insuffisante dans un domaine longtemps dominé par les hommes. Elles doivent également faire face à des difficultés naturelles, comme les prédateurs oiseaux ou serpents et les crues qui peuvent détruire leurs installations et provoquer d’importantes pertes. « Le métier n’est pas sans difficultés. Nous faisons souvent face à des prédateurs et parfois les crues emportent nos productions », confirme Clémence Hounyemin.

L’ADTA 7 accompagne les pisciculteurs

Face aux nombreuses contraintes rencontrées par les pisciculteurs, le gouvernement, à travers l’Agence territoriale de développement (pôle 7) accompagne désormais plusieurs producteurs locaux à travers des formations pratiques. Ces sessions visent à leur enseigner les techniques adaptées pour faire face aux défis liés aux prédateurs, aux crues et aux pertes dans les étangs.

« Avant, nos étangs étaient fréquemment attaqués par les oiseaux et les serpents. Nous perdions beaucoup de poissons chaque année », a raconté Clémence Hounyemin, piscicultrice, avant de souligner que : « Grâce aux filets de protection offerts par l’agence, nous pouvons maintenant protéger nos étangs et nos poissons sans être constamment inquiètes. »

Des stratégies de prévention et de gestion des crues ont aussi été partagées lors des formations. « Nous avons appris comment aménager nos bassins pour limiter les dégâts en cas de fortes pluies. Ces techniques nous permettent de maintenir une production régulière et d’éviter de lourdes pertes », a ajoutéJeanne Bodjrènou, une autre piscicultrice bénéficiaire.

Ces initiatives offrent aux producteurs, et particulièrement aux femmes, les moyens de tirer pleinement profit de la pisciculture, un secteur rentable et porteur d’opportunités économiques durables.

Une activité génératrice de revenus

La pisciculture est une activité peu exigeante physiquement, mais capable de générer des revenus stables et durables. Selon Jeanne Bodjrènou, la demande en poisson restant constante, les femmes peuvent compter sur un marché accessible, et disposer d’un revenu régulier leur permet d’investir dans l’éducation des enfants, d’améliorer le confort de la maison et de renforcer leur autonomie financière.

« La pisciculture offre aussi des opportunités d’apprentissage et d’innovation. Les femmes acquièrent des compétences en gestion, en production et en commercialisation », ajoute Clémence Hounyemin.

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S’aventurer dans ce secteur permet en outre de contribuer activement à la sécurité alimentaire et à l’économie locale. Produire du poisson pour sa famille ou pour le marché aide non seulement à nourrir les communautés, mais participe également au développement économique du pays. « Je conseille à mes jeunes sœurs de s’intéresser à cette activité. Beaucoup ignorent les avantages qu’elle offre. La pisciculture est une source de richesse durable et peut transformer la vie d’une famille lorsqu’elle est pratiquée avec sérieux et engagement », conclut Clémence Hounyemin.

En dépit des défis, la pisciculture demeure un secteur accessible et lucratif, capable de générer des bénéfices significatifs pour celles qui osent s’y investir pleinement.

Vignon Justin ADANDE

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