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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

COVID 19 AU BÉNIN: Le marché d’Akassato à Abomey-Calavi victime de mévente.

 COVID 19 AU BÉNIN: Le marché d’Akassato à Abomey-Calavi victime de mévente.

La crise sanitaire mondiale que nous connaissons actuellement avec le nouveau coronavirus impacte plusieurs secteurs d’activités dont celui du commerce. Face à la restriction des déplacements, la fermeture des frontières et surtout la suspension de quelques activités ; les commerçants du marché d’Akassato font plus que jamais face à une situation de mévente.

Par Déborah ALIMA

Lundi 7 septembre 2020. Jour du marché d’Akassato. A l’entrée, on note un manque d’affluence. Exposition des produits vivriers, les vendeuses n’attendent que les clients. Elles essayent d’attirer les clients en présentant un visage doux mais au fond triste « venez acheter svp ». Au fond du marché même constat, les vendeuses se grondent entre elles, juste parce qu’elles ne vendent pas et elles discutent les mêmes clients. Si les allées du marché sont relativement dégagées, les vendeuses sont alignées au tour des murs avec leurs marchandises par terre ou étalées.

La morosité économique était un véritable souci, mais la covid 19 semble avoir rendu la situation plus que difficile. Des frontières sont fermées du jour au lendemain, les marchés étrangers ne sont plus accessibles, les activités tournent au ralenti ou sont suspendues. Du coup avec la peur de sortir vers les lieux où il y a du monde comme le marché d’Akassato qui s’anime tous les 5jours, la mévente prend le dessus. Plus rien ne va dans ce grand marché local. Autrefois, déjà à 4h, les vendeuses commencent par installer leurs produits. A 5h30 le marché est déjà animé avec des bruits comme « édjè gbadjo, mi wa honou« . Les clients venaient s’approvisionner et si possible allait revendre. Malheureusement aujourd’hui le coronavirus a eu raison d’elles. « Personne ne vient plus acheter chez moi en ce moment comme avant. Les gens ne sortent plus » affirme dame jeannette vendeuse de légumes au marché d’akassato avec une mine triste au visage.

L’ambiance qui prévaut dans ce marché n’a rien d’ordinaire.
La mise en œuvre des mesures en rapport avec la lutte contre la covid19 n’a pas laissé indifférents les vendeuses et riverains de ce marché. Bien qu’il n’y ait pas un dispositif de lavage des mains à l’entrée du marché, la plupart des vendeuses et clients n’ont pas leurs cache-nez. Avec la covid19, l’affluence a largement diminuée mais la foule reste un peu dense. Les vendeuses du marché d’Akassato se plaignent. « Depuis l’arrivée de cette maladie, nous ne vendons plus, difficilement nous mangeons, les trucs sont devenus chères même les clients ne nous comprennent plus. Des fois, nous sommes obligés de leur laisser le produit à un prix qui ne nous arrange pas » partage dame Claire, vendeuse de divers.

Dans les allées du marché, les clients présentent un visage très désolant parce qu’ils ne sont pas satisfaits « moi je suis déçue, j’ai fait le programme de 5000fcfa, je viens on me dit que c’est à 6500fcfa soit disant que les frontières sont fermées, c’est quelle maladie ca même. Et on nous demande chaque fois de porter cache-nez, regardez dans ce marché, on ne peut jamais respecter les mesures de distanciation » affirme une cliente avec un air énervé.

La foi, quelle que soit la croyance, aide ces femmes à surmonter ces temps troublés. « J’ai un Dieu et ça va finir un jour » lance une vendeuse de fruits dans un coin du marché. Si le ralentissement actuel durait, les femmes vont éprouver beaucoup de difficultés ainsi que les ménages. Car elles sont très dynamiques dans les secteurs économiques et financiers. Les vendeuses demandent la réouverture officielle des frontières afin que les choses redeviennent comme avant.

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