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PROMOTION DES FILIÈRES AGRICOLES AU BÉNIN

 PROMOTION DES FILIÈRES AGRICOLES AU BÉNIN

« L’agriculture béninoise affiche de meilleurs résultats depuis quelques années…» dixit Prospère Agossou SAGBO, DG ATDA 7.

Depuis 2016, les réformes opérées dans le secteur agricole tiennent progressivement leurs promesses. Le cas des filières du pôle 7 est palpable, et laisse croire à de meilleurs jours pour les acteurs des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Couffo, et dans tous le Bénin en général. Au détour d’un entretien accordé au groupe de presse LE RURAL sur le plateau de l’émission télévisée l’Invité du Week-End, Propère Sagbo Directeur Général de l’ATDA pôle 7, s’est évertué à exposer les résultats des réformes opérées depuis 2016 au niveau de son pôle de développement.

Prosper Agossou Sagbo, quelles appréciations faites-vous du climat agricole au Bénin ?

Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement de la rupture a fixé de grandes ambitions pour le secteur agricole et cela va de soit lorsqu’on connait la qualité du parcours du chef de l’Etat et de son intérêt pour le secteur agricole. Ce gouvernement nourrit beaucoup d’ambitions avec des objectifs assez élevés, donc de grands challenges aussi bien pour nous qui sommes dans l’administration au service des acteurs que les acteurs eux-mêmes. Mais on peut quand même se réjouit de ce que beaucoup de choses positives ont été faites dans le secteur agricole. Au-delà du pôle 7, l’agriculture béninoise affiche de meilleurs résultats depuis quelques années. Il y a des filières pour lesquels le Bénin s’est révélé champion en Afrique et d’autres filières dans lesquelles les performances ont été substantiellement améliorées. Il faut reconnaître que du chemin a été fait et les acteurs également en témoignent.

Quelles ont été les actions pertinentes menées au niveau de l’ATDA7 et quels sont les résultats obtenus ?

Si je prends par exemple la filière ananas, l’objectif affiché à l’horizon 2021 par le PAG c’était d’arriver à une production de 600 mille tonnes d’ananas. Au terme de la campagne 2019-2020 on a pu afficher en matière de production une réalisation de 430 mille tonnes. Il reste encore la campagne de 2021 à faire pour voir si nous avions pu réellement respecter les objectifs assignés par le PAG pour l’horizon 2021. Dans cette filière, l’une des contraintes que le diagnostic élaboré en 2018 a révélé, était la non disponibilité du matériel de plantation de qualité. C’est dans ce sens qu’un contrat de partenariat a été signé entre le Ministère et l’Université d’Abomey-Calavi pour la production de rejet par la technique de vitro plants. Le grand succès que nous avons eu dans la filière est la disponibilité du matériel de plantation par la méthode de sélection massale qui est une technique qui vise à sélectionner au champ sur les parcelles de culture les rejets de qualité qui sont plus vigoureux et permettent à la plante une fois récoltée de bien reprendre et que la production puisse se faire de façon harmonieuse de manière à ce qu’il y ait une homogénéité au niveau des fruits et réduire les écarts de tris et améliorer également le rendement de la production. A la date d’aujourd’hui, 450 ha de plantation d’ananas ont fait objet de sélection massale pour l’épuration variétale afin de choisir des rejets de qualité, homogène, vigoureuse et de taille convenable pour faire la plantation. Le gouvernement a financé la sélection massale et les producteurs qui auront les rejets de qualité pour pouvoir faire la deuxième génération de fruit d’ananas sont retenus comme étant des producteurs semenciers. Il y a un accompagnement qui sera mis à disposition de ces producteurs en ce qui concerne les intrants, les fertilisants et les herbicides.

Et les rejets obtenus après récoltes seront mis à la disposition des autres producteurs à prix accessible. Et c’est un challenge que nous avons réalisé avec l’appui des producteurs. Toujours dans la filière ananas en dehors de la production il y a un accompagnement pour faciliter la transformation, parce que c’est à travers la transformation qu’on crée de la valeur ajoutée, de l’emploi et que la richesse est créée dans le pays. On était à 20{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de transformation, mais l’objectif du PAG est d’aller à 40{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Et pour y arriver il faut augmenter la capacité des équipements de transformation.

Sur la filière œufs de consommation le pôle 7 seule contribue à près de 78{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} à la production nationale. Il y a un programme qui est mis en place qui est le programme de développement de la filière où les acteurs de cette filière sont accompagnés pour avoir accès à prix subventionné à la semence animale tel que, les poussins d’un jour. Il y a une opération d’importation et de mise en place, c’est du jamais vu. Près de 700mille têtes de poussins d’un jour avec des performances zootechniques établies et avérées sont déjà mis à la disposition des acteurs. Il y a un programme de vaccination complète qui est mise en place pour accompagner les acteurs, les poussins sont à prix subventionnés, à plus de 60{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} du prix d’acquisition et supporté par le budget national. Les vaccins sont mis à titre gratuit avec une subvention de 100{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} et également, l’accompagnement pour faciliter l’accès à l’aliment sur les vaccins à prix subventionnés à hauteur de 25{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}. Toutes ces actions ont été menées pour accompagner les acteurs et augmenter le cheptel pour que la production puisse s’accroitre et améliorer leur compte d’exploitation pour avoir beaucoup plus de marge de profit et réinvestir davantage dans la filière. Mais l’ambition à long terme concernant cette filière c’est de permettre à ce que le Bénin puisse être doté d’infrastructures et d’installation adéquate pour la production sur place de la semence animale (poussin d’un jour). Et c’est en cela que le programme prévoit un renforcement des capacités des pouvoirs locaux, des acteurs nationaux installés sur le maillon production de semence animale pour accroitre la productivité.

Sur la filière aquaculture, le modèle qui a été retenu pour booster la filière est le modèle des villages aquacoles qui est concept inventé par l’ATDA du pôle 7 pour implémenter les actions à entreprendre pour réaliser l’objectif du programme d’action du gouvernement qui vise à l’horizon 2021, d’amener la production nationale de poisson d’élevage à 20 mille tonnes. Les villages aquacoles c’est des complexes au niveau desquels on réalise à grande échelle des infrastructures de production aquacole. On peut prendre 2, 3 ou 7 ha, à aménager pour y installer les acteurs de la filière pour s’occuper de la production avec un accompagnement en matière de formation, de facilitation d’accès aux intrants que sont les alevins et les aliments pour nourrir les poissons et après 4 ou 5 mois on a du poisson avec les tailles de 300 à 400g et cela permet d’augmenter la production. Il y a un certain nombre de ces infrastructures qui ont été réalisées au cours des deux dernières années. Tout cela est fait au profit des acteurs pour améliorer leurs revenus pour que la population béninoise soit autosuffisante en produit agricole.

C’est pareil pour le maraîchage qui est une filière qui se développe dans presque tous les pôles. Mais le pôle 7 seul contribue à près de 54{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} de la production nationale. Les actions prévues à ce niveau sont de même nature. Faciliter l’accès des producteurs aux intrants spécifiques et performants, encadrer les producteurs pour le respect des itinéraires techniques et faciliter l’accès pour la mise en marché. La filière maraîchage a cette particularité par rapport aux autres filières de n’avoir pas bénéficié de grand financement à travers les PNDF. Je parle des projets de financement publique comme le PADMAR qui s’occupe spécifiquement de la filière maraichage, avec qui nous travaillons parce qu’il intervient dans le pôle 7 où nous coordonnons leurs interventions. Il y a beaucoup de chose qui ont été faites ces cinq dernières années. Et il faut rappeler que tous ces programmes concernant les filières sont des programmes qui reçoivent exclusivement de financement du budget national. On sait qu’il y a les PTF qui accompagnent les différentes filières pour mettre en place les financements. Mais au-delà des PTF le budget national contribue à financer les acteurs des filières agricoles.

Au regard des ambitions du PAG volet agriculture est-ce que vous pensez que le Bénin peut rêver d’une agriculture qui crée de la richesse et qui nourrit sa population ?

Absolument, il n’y a pas de doute par rapport à cela. C’est d’ailleurs l’objectif qui est poursuivi par le gouvernement. L’agriculture permet de nourrir son homme il faudrait le dire pour que les sceptiques puissent comprendre. Et il y a des richesses énormes qui se sont établis dans le secteur agricole. Il suffit d’y aller de la meilleure façon, d’utiliser les matériels adaptés et d’aller à la source de la connaissance. On ne peut pas installer une parcelle de culture, laisser ça au gré des aléas climatiques et dire que la nature va s’en occuper ce n’est pas ça. L’agriculture c’est une entreprise, il faut donner à la parcelle de culture tout le soin qu’il faut et conduit avec la technicité que cela requiert et on accroît les rendements et par conséquent les revenus. Avec l’objectif que nous poursuivons, le producteur ne pourra pas être le parent pauvre de la république.

Propos recueillis par Prudence KPODEKON

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LE RURAL

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