Entre espoir et défi de couverture réelle
Quand la pluie devient rare, quand la chenille attaque sans prévenir, quand le vent ou l’inondation emporte tout le champ… le producteur n’a souvent que ses mains vides pour mesurer ses pertes. Au pire, il n’a que ses yeux pour pleurer.
L’assurance agricole, avec une nouvelle approche mise en œuvre par le FNDA, veut changer ce destin. Certes ce n’est pas nouveau au Bénin, mais cette fois-ci, il faut reconnaître l’état de fait. En effet, les phases pilotes suscitent de l’espoir : indemniser les pertes, encourager l’investissement et bien sûr, sécuriser les revenus.
Mais derrière la promesse, le défi est immense. Trop peu de producteurs sont couverts. Les filières prioritaires accaparent l’attention, laissant à l’écart des milliers de petits exploitants vivriers. Pourtant, l’urgence climatique ne fait surtout pas la part des filières. Elle impose des solutions rapides.
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Et l’assurance agricole pourrait être l’un de ces outils clés… si elle devient plus inclusive, plus transparente et plus accessible. Cela suppose de renforcer la sensibilisation et d’impliquer davantage les communautés à la base dans la gouvernance du dispositif.
Assurer un paysan, ce n’est pas seulement couvrir un risque. C’est protéger un métier, un savoir-faire et la base même de notre sécurité alimentaire. Sans cela, l’assurance restera une belle promesse… qui ne pousse que sur les affiches.
On espère que la phase opérationnelle saura assouvir nos souhaits.
Par Jean-Baptiste HONTONNOU