ATELIER DE CONSULTATION ENTRE LES PARTIES PRENANTES : GBioS, Crop Trust et IITA discutent des cultures d’opportunités
En partenariat avec le CROP TRUST et l’International Institute of Tropical Agriculture (IITA), l’unité GBioS a organisé un atelier de consultation des parties prenantes sur les cultures d’opportunité à promouvoir au Bénin dans les années à venir. Cet atelier qui s’inscrit dans le cadre du projet Building Opportunity for Lesser-known Diversity in Edible Resources (BOLDER), a débuté le lundi 05 août 2024 à l’hôtel Nobila Airport du Bénin pour prendre fin le mardi 06 août 2024.
Madeleine ATODJINOU
Une culture négligée ou « culture d’opportunité », est par définition une plante cultivée, souvent traditionnelle et locale qui bénéficie de peu de recherche scientifique et d’investissements commerciaux par rapport aux principales cultures de base (le maïs, le riz, le blé, etc), malgré son potentiel agronomique, nutritionnel et culturel. Pour leur promotion et leur valorisation au Bénin, l’unité Génétique, Biothecnologie et Sciences des Semences (GBioS) de l’Université d’Abomey-Calavi en collaboration avec le CROP TRUST et IITA se sont unis pour mobiliser toutes les parties prenantes autour d’une réflexion conséquente, à travers le projet Building Opportunity for Lesser-known Diversity in Edible Resources (BOLDER).
En effet, comme l’explique Nora Castañeda-Álvarez, Coordonnatrice de projet scientifique à CROP TRUST, « l’objectif principal est d’améliorer la sécurité nutritionnelle au Bénin, au Ghana, en Ouganda et en Tanzanie grâce à l’utilisation et la valorisation des cultures nutritives, mais actuellement négligées, malgré qu’elles soient résistantes au climat et respectueuses de l’environnement ». Ainsi selon la présentation du Directeur de la GBioS-UAC Enoch ACHIGAN-DAKO, ces cultures « mineures, sous-utilisées, négligées, à cause de leurs potentiels sont nommées « cultures d’opportunité » ». Car, bien qu’elles soient beaucoup plus présentes dans les plats des communautés rurales, il n’existe pas de programme formel d’amélioration ou de promotion, et les ressources humaines capables de conduire les programmes de ces cultures sont rares. Il s’agit des produits comme le crincrin, le gombo, l’akaya, le Voandzou, le fôtêtê ou gboman, etc.
C’est pour cette raison que l’unité s’est donné pour but de mobiliser les acteurs, les utilisateurs finaux autour de la question de la valorisation de ces cultures « parce qu’entre deux branches, ce sont les consommateurs et utilisateurs finaux qui valorisent ces cultures et la recherche, développent des innovations, structurent ce que les uns et les autres ont comme besoin et exposent cela pour que les dirigeants, les responsables, les décideurs puissent avoir une meilleure visibilité, qu’ils puissent être informés pour prendre des décisions valables en faveur de ces cultures négligées », a-t-il expliqué.
En outre, cet atelier de consultation a été meublé de cinq différentes présentations respectivement sur le Projet BOLDER par Nora Castañeda-Álvarez ; sur la contribution de la diversité des cultures au plan de transformation du système alimentaire du pays par le professeur Enoch ACHIGAN-DAKO; sur les travaux en cours dans le pays sur la conservation des ENSU par le Dr. Dèdéou TCHOKPONHOUE; sur les travaux en cours dans le pays sur la promotion de la consommation et de l’utilisation des ENSU par le professeur Nadia FANOU et enfin sur l’identification des parties prenantes : objectif, méthodologie et instructions pour les participants, par Ismail Moussa Moumouni et d’Audi Mubiru. De ces exposés, il ressort qu’il y a un changement de paradigme dans les cultures d’opportunité, il y a quatre grands pôles de conservation des cultures d’opportunité, il est nécessaire d’améliorer la connexion entre les banques de gènes et les utilisateurs finaux, les cultures d’opportunité ont la capacité d’améliorer les tableaux de composition des consommateurs.
Les échanges ont conduit à retenir quatre cultures centrales pour la stratégie de valorisation des cultures négligées. Et pour ces dernières, « les besoins en recherche et en développement vont être structurés dans l’engagement dans la mise en œuvre du projet BOLDER », a confié le professeur Enoch ACHIGAN-DAKO.
Enfin, il faut noter que l’atteinte de tous les objectifs fixés nécessite le soutien à la recherche et le développement, la formation des acteurs locaux, la promotion de la consommation locale, puis l’intégration des cultures d’opportunité dans les politiques agricoles.