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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

AUTO-REHABILITATION DES ROUTES PAR LA POPULATION : Une pratique pas sans contrecoup sur le cadre de vie

 AUTO-REHABILITATION DES ROUTES PAR LA POPULATION : Une pratique pas sans contrecoup sur le cadre de vie

En ces périodes de pluies si récurrentes, il n’est pas rare de constater que pour échapper aux envahissements d’eaux, les populations usent eux-mêmes de pratiques de réhabilitation de leur milieu de vie. Des techniques peu commodes, qui détruisent également le cadre de vie. Bien que quelque peu serviable pour ces personnes, il s’agit quand même d’un recours occasionnant des répercussions considérables sur divers plans.

Mawuena Clémencia TOGBEDJI (Stag)

Usage de bois, cailloux, sables, graviers etc, c’est entre autres l’issue à laquelle recourent les populations pour pallier aux inondations et autres. En effet, les inondations sont toujours aussi courantes dans notre pays le Bénin et constituent une pierre d’achoppement au bien-être et à l’équilibre du citoyen. Dans ce cas recourir aux pratiques des techniques d’auto- réhabilitation devient donc « la règle d’or à laquelle les illettrés et intellectuelles s’adonnent », a affirmé Dr Landrique Estelle BRUN, Spécialiste en gestion de l’environnement. Bien que le bon citoyen se doit d’entretenir son milieu de vie, la réglementation en vigueur au Bénin interdit cette pratique.  Certes, trouver des stratégies pour mieux réaménager son cadre de vie n’est pas mauvais en soi, mais en parallèle, on nuit aux autres. Les voies ne sont pas des biens personnels, il s’agit des biens collectifs.

A cet effet, toutes nos réflexions et actions devraient aller dans ce sens, car si le bien-être, le confort des autres est engagé, il nous revient de ne pas fouler aux pieds ce droit. Pour la spécialiste, « les conséquences ne se limitent pas uniquement sur le cadre de vie, il y a aussi des volets sociaux et psychologiques ». En période d’inondations, les piétons s’abstiennent de passer dans l’eau, ils utilisent donc des bois, graviers, des déchets de charbon de bois… pour échapper aux ruissellements d’eaux autour de leurs concessions. Par ricochet, le cadre de vie devient vraiment insalubre, des déchets de toutes sortes se retrouvent en surface de l’eau, d’autres matières se dispersent dans les eaux de ruissellements. Les passagers se blessent parce que ignorants de ces objets en dessous de l’eau. De plus, des techniques dites « endogènes ou traditionnelles » développées par les populations riveraines ne permettent pas « aux personnes du troisième âge et aux enfants de pouvoir passer sur les morceaux de briques, cailloux, bois, sacs de sables de jutes ». Les revers de cette pratique rétrograde et peu orthodoxe, reconnue illégitime, a également des retombées sur les plans social et psychologique. Non seulement, la libre circulation des biens et des personnes est hypothéquée mais aussi cet inconfort routier pourrait engendrer des conséquences néfastes sur leur santé. « Des risques d’accidents cardiovasculaires, la psychose » sont entre autres d’autres répercussions.

Entre responsabilité et mesures palliatives

« Même si notre constitution du Bénin stipule que le droit à un environnement sain est un droit inaliénable, et que l’Etat en est le garant en jouant un rôle phare dans la protection de l’environnement, chaque citoyen à son rôle partisan d’écocitoyenneté à jouer ». Pour ce faire, chaque citoyen se doit d’éviter ces pratiques d’insalubrités pour sauvegarder le milieu de vie. L’environnement est le bien à tous, ainsi sa protection doit-être une mission commune. L’Etat a aussi la responsabilité « de sensibiliser les populations, à travers la télé la radio, les presses écrites ».

Par ailleurs, l’on peut faire recours à d’autres méthodes d’auto-réhabilitation plus salubres. « On peut ouvrir une voie avec une roue ou une pioche afin de permettre la fluide circulation de l’eau », a suggéré la spécialiste. L’installation des dingues pour l’évacuation de l’eau est également une stratégie à utiliser. Il faut « élever de façon permanente les bâtiments ou équipements, réaliser des fossés ou bassins pour faire circuler l’eau ou implanter un maillage de haie ou planter des arbres pour réduire les ruissellements de surface ». Un appel solennel est donc lancé à chaque citoyen à adopter à travers des gestes sains et viables dans un contexte de développement durable à travers une Education Relative à l’Environnement (ERE) et une Education basée sur le développement Durable (EDD).

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