PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
AUTONOMIE FINANCIÈRE : Le fonio, une véritable source de revenus pour les femmes
Longtemps relégué au rang de céréale rustique ou considéré comme une « nourriture du pauvre », le fonio semble acquérir une nouvelle noblesse comme céréale appréciée des consommateurs, locaux, urbains, et même exportée. Elle constitue d’ailleurs, une source de revenus pour d’importantes populations notamment celles du département de l’Atacora au Bénin.
Ruth EDOH
Avec l’avancée de la technologie de nos jours, le fonio connu comme une céréale qui entre dans l’alimentation humaine comme le maïs, le riz et autres est présent dans les supermarchés des grandes villes du Benin et régulièrement exporté en petites quantités. Le développement progressif de la filière offre de meilleurs revenus aux producteurs de fonio et potentiellement relance sa culture progressivement dans les zones où il avait été abandonné.
Dans le département de l’Atacora, le fonio est assez cultivé. Pour valoriser le fonio, plusieurs entrepreneurs se sont lancés dans la quête de sa production et de sa transformation. C’est le cas de Angèle OPALA, directrice de l’entreprise Prosain du Bénin et présidente de l’association des professionnels promoteurs de fonio ; une entrepreneure qui travaille dans la production et dans la transformation du fonio depuis qu’elle a fait sa découverte.
« Mon amour pour le fonio a démarré depuis 1998, quand j’ai fait la découverte de cette culture dans les marchés de Natitingou »
a-t-elle notifié. Très rapidement, elle a pu mobiliser plusieurs autres femmes, productrices et transformatrices constituant ainsi une coopérative pour l’atteinte de leur liberté financière. Ces dernières sont pour la plupart, des femmes vivant dans les milieux ruraux ayant une autonomie financière quasi-limitée. Elles produisent, transforment et conditionnent les différents dérivés du fonio en sachets plastiques qui, par la suite, sont vendus aux détaillants, aux exportatrices ou directement aux consommateurs.
A entendre Angèle, les femmes rurales doivent travailler en coopératives ou en associations. Ce n’est que de cette manière qu’elles pourront bénéficier des appuis des projets et programmes. « C’est ainsi que nous avons pu acquérir plusieurs matériels qui nous permettent de développer davantage notre initiative » a-t-elle ajouté. A travers cette déclaration, les femmes de la coopérative de production et de transformation du fonio de Boukoumbé sont plus unies et soutenues par les hommes pour non seulement s’auto-suffire, subvenir à leurs besoins, mais aussi assurer la scolarité de leurs enfants. « Nous avons une coopérative communale à Boukoumbé qui a au moins 1500 membres, à Natitingou qui a au moins 1000 membres. A Cobli, nous en avons ainsi que dans d’autres communes du département de l’Atacora ». C’est donc un vaste réseau qui est mis sur pied grâce au leadership de Angèle et l’engagement des membres de cette association.
La production est très faible, mais la demande est très forte. Avec extension, elle a créé la maison du fonio à Natitingou où elle emploie beaucoup de femmes pour satisfaire sa demande des produits dérivés tels que la farine améliorée, le couscous, le « Aklui » du fonio et la semoule du fonio. À l’heure actuelle, la production du fonio est évaluée à près de 220 mille tonnes par an. Apprécié par les populations du Nord-Bénin, le fonio ne fait pas partie des filières prioritaires du gouvernement du Bénin malgré sa forte production dans l’Atacora où est même implantée l’Agence territoriale de développement agricole.