Fréquente chez les animaux et pouvant se transmettre à l’homme, la brucellose est une zoonose bactérienne présente dans plusieurs zones de l’Afrique. Elle représente un danger significatif pour les animaux d’élevage et la santé humaine. Endémique au Bénin en raison des pratiques d’élevage et des habitudes alimentaires, la brucellose nécessite une attention particulière en matière de prévention et de traitement.
La brucellose est une zoonose qui a pour source une bactérie qui se présente sous plusieurs espèces. Cette maladie contagieuse, caractérisée par des symptômes variés chez l’animal, peut se transmettre de l’animal à l’homme. Elle affecte principalement les bovins, les moutons, les chèvres, les porcs et les chiens.
Ses manifestations ou symptômes sont variés. En effet, l’on peut observer de la fièvre chez l’animal et des avortements spontanés. Autrement dit, « un animal qui avorte fréquemment doit faire suspecter la brucellose », explique Docteur Sylvestre Fayomi, médecin vétérinaire praticien. À cela s’ajoutent des troubles de la reproduction, des abcès, des gonflements des ganglions lymphatiques qui vont réagir.
La brucellose, un danger pour l’humain
Selon le médecin vétérinaire, ce mal contagieux peut atteindre un être humain, lorsque ce dernier consomme le lait ou le fromage d’un animal malade (le bœuf par exemple). « Il s’agit des produits dans lesquels l’on peut très bien retrouver ces bactéries de la brucellose. Si vous les consommez, ils peuvent créer des problèmes d’infertilité ou des problèmes de reproduction ». Du coup, la brucellose humaine a souvent pour origine une bactérie qui attaque le bovin et qui produit donc les avortements.
Une zoonose contagieuse présente au Bénin
Selon l’explication du médecin vétérinaire Sylvestre Fayomi, « la brucellose est une maladie qui est très présente au Bénin. Naturellement, elle y existe de façon endémique, car notre système d’exploitation animale, notre système d’élevage, favorise cela ».
La brucellose est également présente au Bénin à cause de la transhumance des animaux qui est un facteur de propagation de cette maladie, les déplacements d’une région à l’autre se faisant souvent sans aucun contrôle sanitaire. Parallèlement, certaines habitudes alimentaires locales contribuent de même à la persistance de cette maladie. Il arrive que le lait soit extrait d’animaux malades sans que leur état de santé n’ait été vérifié au préalable.
« Dans les abattoirs, on recueille le sang pour l’alimentation. Certaines personnes achètent ce sang, le préparent et le vendent. Ce sont des habitudes qui favorisent la propagation de cette maladie », dénonce le médecin.
Face à ces réalités culturelles et pratiques d’élevage, la présence de la brucellose est une problématique bien ancrée dans le pays.
Pour la prévenir, il y a des vaccins qui doivent être faits, surtout dans le cas des bovins. Il faudrait d’abord vite déceler cette maladie afin de prendre les mesures qui s’imposent et de pouvoir la traiter convenablement. « Lorsque le traitement adapté n’est pas fait, cela peut laisser des séquelles. Donc, pour la prévention, oui, il y a des vaccins que l’on peut utiliser au niveau des bovins et des ruminants, ainsi qu’au niveau des petits animaux comme les moutons et les chèvres. »
Aussi, existe-t-il des molécules pour le traitement. Ainsi, dès la confirmation de la brucellose par des analyses, il existe des traitements, des antibiotiques, qui donnent de très bons résultats.
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Madeleine ATODJINOU