Troisième pays en Afrique derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud, le Maroc peine à consolider sa présence à l’international en termes de production et d’exportation d’oranges. Ainsi, le pays veut redoubler d’efforts pour regagner sa place sur le marché mondial des oranges.
Face à cette situation, le gouvernement du Maroc a lancé un nouveau dispositif de soutien à l’exportation des agrumes frais, étalé sur cinq campagnes agricoles, de 2024 à 2028. Annoncé dans le Bulletin officiel du 21 avril dernier, ce mécanisme prévoit une subvention de 1 000 dirhams (environ 107,7 dollars) par tonne d’agrumes exportée vers l’Union européenne, le Royaume-Uni et certains pays africains.
Cette aide s’adresse exclusivement aux unités de conditionnement exportatrices des oranges disposant d’un agrément valide, avec un plafond initial de 65 000 tonnes pour la première année. Progressivement, ce volume devrait atteindre 125 000 tonnes d’ici à 2028.
Cette initiative intervient dans un contexte difficile pour la filière orange marocaine. Les statistiques du Département américain de l’Agriculture (USDA) révèlent une chute constante des exportations marocaines, qui sont passées de 117 000 tonnes lors de la campagne 2019/2020 à 60 000 tonnes en 2023/2024, soit une baisse moyenne annuelle de 15,37 %.
Durant cette période, le Maroc a dégringolé du 7e au 10e rang mondial des exportateurs d’oranges, cédant des parts de marché à la Chine et au Chili, tandis que l’Égypte, l’Afrique du Sud et la Turquie maintenaient leur position de leaders.
« Le principal objectif de ce dispositif est d’encourager les exportations d’oranges, fortement impactées par la compétitivité accrue de l’Égypte », a déclaré Kacem Bennani Smires, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc Citrus), dans une interview accordée à Médias 24 le 30 avril dernier.
Si ce programme est accueilli favorablement par les acteurs de la filière, il est loin de constituer une solution miracle. « C’est une avancée, mais cela ne réglera pas tous nos problèmes. Même avec ce soutien, l’Égypte et la Turquie restent beaucoup plus compétitives en raison de la dévaluation de leurs monnaies », avertit Bennani Smires.
En effet, au-delà de la concurrence internationale, la filière doit également faire face à la sécheresse récurrente qui affecte les rendements et à la flambée des coûts logistiques. En 2023, le Maroc n’a exporté que 39 000 tonnes d’agrumes, un recul de près de 70 % par rapport à l’année précédente, selon les données de l’USDA.
Pour espérer inverser la tendance sur le marché mondial des agrumes, le Maroc devra non seulement miser sur ce nouveau mécanisme, mais également renforcer ses capacités de production, moderniser sa logistique et diversifier ses marchés d’exportation.
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Justin ADANDE