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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CENTRE DE VALORISATION DES DECHETS EN ENERGIES RENOUVELABLES ET EN AGRICULTURE (VALDERA) DE L’UAC: « Nous redonnons une seconde vie à tous les déchets la durabilité » dixit Joël HOUNGUE

Cinq années environ après sa création, le centre de Valorisation des déchets en énergies renouvelables et en agriculture (ValDERA) basé dans l’enceinte de l’Université d’Abomey-Calavi, dispose d’un caractère unique et par conséquent décisif au plan national de par ses diverses prestations. A travers cet entretien Dr. Joel Hounguè, environnementaliste et chef session des déchets dudit centre lève le rideau sur les activités de ce centre avec de clarifications.

Joel Hounguè

Comment est-on arrivé à la création d’un tel centre dans les locaux de l’Université d’Abomey-Calavi et qu’est est le but visé ?

ValDERA est un centre qui existait depuis 2012 mais qui a été officiellement créé en 2014 par un arrêté rectoral. Il est donc directement rattaché au rectorat.  le centre est créé pour une meilleure gestion durable des déchets au sein de l’UAC, mieux assainir le campus. On ne peut pas être à l’université et gérer les déchets comme on a l’habitude de le faire à la maison, dans nos quartiers de ville et villages. A cet effet, on a inscrit la notion de durabilité. D’où la valorisation des déchets. Quand le centre est créé, il y a des endroits stratégiques sur le campus où les déchets sont produits. Nous les avons géolocalisés et avons positionné des poubelles en ces lieux. les agents collecteurs ou pré collecteurs vont au niveau des poubelles pour aller collecter les déchets, ils les amènent au centre ici. Et quand ils viennent, ils sont récupérés par l’équipe de tri laquelle permet de classer les déchets à valoriser par catégories où les matières organiques sont transférées vers les sessions de compostages, les déchets plastiques dans la session de valorisation des déchets plastiques, les déchets fermentés sont envoyés dans la session de bio gaz. nous avons plusieurs centres de valorisation des déchets. Entre autres : la session des déchets plastiques, la session de compostages et de maraîchages, la session de bio mécanisation, la session de valorisation des papiers cartons, et la liste n’est pas exhaustive. Dans les différentes sessions de valorisation, en exemple celle de compostage et de maraîchage, nous produisons du compose qui sert en même temps pour le maraîchage.

Ici au centre ValDERA quelles sont les différentes cultures qu’on peut retrouver et sous quelle forme ?

En gros, nous faisons de la culture bio. Les composts que nous produisons servent à la culture des produits maraichers. Lorsque le stade Général Matthieu Kérékou de Cotonou était en rénovation par une entreprise chinoise et donc par endroit du stade, ils ont voulu mettre des gazons naturels. Et comme l’exige les mesures environnementales, il faille faire recours au composes. Et dans leurs recherches de compost, ils sont venus ici au centre ValDERA comme ailleurs prélevés des échantillons de composes dans les différents centres visités. Ces échantillons ont été embarqués en Chine pour subir des analyses. Et quelques mois après, ils sont revenus ici nous demander cinq cent (500) tonnes de compost parce qu’après leur analyse, il s’est avéré que notre compost est le meilleur parmi tant d’autres. Au niveau de la session de valorisation des matières plastiques, nous transformons tout ce qui est matière plastique en pavés qui peuvent être posé dans les maisons. Parce que nous ne produisons pas en grande quantité pour servir à la construction des voies. Si nous prenons par exemple la Cote d’Ivoire, ils sont habiletés à produire des pavés à base des matières plastiques pour servir à la construction de route sur des kilomètres mais ici chez nous c’est en nombre restreint. Nous avons donc délocalisé cette session à Allada où il est plus équipé dans le cadre du Projet de Valorisation des Déchets Plastiques (ProVaDeP), lequel produit des pavés à base des matières plastiques. Nous produisons ici aussi des bio gaz à partir des déchets fermentés, de tout déchets susceptibles de décomposition comme les restes alimentaires, les gousses de vaches, les matières fécales et c’est pour ça que nous sommes abonnés aux structures de vidanges de fosses qui viennent ici remplir nos bio-digesteurs. Avec des déchets nous pouvons faire assez de choses, c’est dire que nous redonnons une seconde vie à tous les déchets. Tout ceci dans la durabilité. Depuis 2015 les nations unies ont lancé un nouveau agenda dénommé « agenda 2030 » qui regroupe les objectifs de développement durable et nous nous inscrivons dans ces objectifs de développement durable parce que de par ce que nous faisons ici, nous préservons l’environnement parce que nous apprenons aux gens une gestion durable des déchets au lieu qu’ils soient déversé sur la terre dans nos villes et villages, nous nous faisons de la récupération et transformons ces déchets-là et nous obtenons d’autres sous-produit qui sont valorisables, exploitables. De façon résumée voilà ce que nous faisons ici au centre ValDERA. C’est une pensée et créé par le recteur d’alors Brice Sinsin et c’est un centre dirigé par le professeur Placide Clédjo, le directeur depuis sa création jusqu’à ce jour. Les membres de ce centre ValDERA sont des géographes environnementalistes.

Avec les prouesses du centre, est-ce à dire que sans financement ou d’aide de quelle manière qu’elle soit, vous pouvez-vous en sortir?

En effet, il faut penser à mieux équiper le centre. Mais il faut noter que c’est un centre qui est sous l’égide du rectorat, lequel n’est pas habileté à satisfaire tous ses besoins car lui aussi évolue sous budget. Si nous avons un financement on n’essaie de le dupliquer. Quoi qu’on dise, il y a besoin de financement parce que jusqu’aujourd’hui le tri des déchets est toujours manuel alors qu’il existe d’autres moyens plus avancés pour faire un meilleur tri sur le plan qualitatif que quantitatif. Quand je prends notre procédure de compostage, il y a des procédures plus avancées que çà qui permettront d’avoir des résultats beaucoup plus nobles. En gros, le centre a vraiment besoin de financement car nous utilisons encore les méthodes traditionnelles et archaïques. De par ses résultats, ValDERA est le meilleur centre au plan national. Il faut noter que beaucoup de communes nous sollicites : Dogbo, Gogounou, Ouidah, Sèmè-Podji pour ne citer que celles-là. Aussi nous sommes en partenariat avec le Société de gestion des déchets dans le grand Nokoué et nous essayons de leur apporter l’appuie technique pour une meilleure gestion des déchets dans le grand Nokoué. En addition, c’est un centre du campus qui forme beaucoup d’étudiants dans la phase pratique qu’ils soient de la Géographie, de l’EPAC, de l’INE, de la FAST.

Propos recueillis et transcris par Mahussé Barnabé AISSI

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