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BERNARD MOTCHO SUR LA DISPONIBILITÉ DE CENTRES DE FORMATION AGRICOLE EN MILIEUX RURAUX

 BERNARD MOTCHO SUR LA DISPONIBILITÉ DE CENTRES DE FORMATION AGRICOLE EN MILIEUX RURAUX

« Depuis 2016, le Bénin a commencé une phase de développement très poussée »

L’adhésion à une formation agricole de qualité reste un véritable défi pour de nombreux jeunes vivants dans les zones rurales. Pourtant, ces centres de formation jouent un rôle important dans la transformation des pratiques agricoles et le développement économique des communautés.

 

  • Quelle est la politique actuelle en matière de formation agricole dans les zones reculées ?

Je pourrais dire que depuis 2016, le Bénin a commencé une phase de développement très poussée. La politique actuelle vise à renforcer les capacités des jeunes dans les zones rurales afin de promouvoir l’agriculture durable et réduire la pauvreté. Par rapport à cela, le gouvernement, à travers des programmes comme le PAG, soutient la création des centres de formation agricole décentralisés. Ces centres se concentrent sur des approches pratiques intégrant des modules sur l’agroécologie, la transformation des produits agricoles et l’utilisation des technologies modernes. L’État collabore également avec des partenaires techniques et financiers pour financer ces initiatives.

  • Existe-t-il des programmes d’appui pour les jeunes agriculteurs ?

Oui, nous avons plusieurs programmes. Il y a la Promotion d’Entrepreneuriat Agricole (PEA) qui offre des formations, de kits de démarrage et des microcrédits. Il faut dire que le FIDA aussi accompagne beaucoup le secteur agricole à travers des projets programmes implémentés par le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP), ainsi que des ONG qui ne sont pas restées en marge de cette thématique, donc plein de partenaires sont là et accompagnent l’État dans cette réalisation. Les banques comme la BOA accompagnent l’État dans ses travaux.

  • Quelles opportunités ces centres de formation offrent aux jeunes dans les zones reculées ?

Par rapport à l’opportunité qu’offrent ses centres de formation agricoles aux jeunes dans les zones rurales reculées, ils ont d’abord l’accès à la compétence, il y a la création de l’emploi et le point le plus fort, c’est l’amélioration des revenus. Une meilleure politique agricole permet d’accroître les revenus. Aujourd’hui, on ne peut pas vouloir faire de l’agriculture sans améliorer la productivité dans le but d’accroître le revenu des producteurs. Il faut aussi dire que l’agriculture est valorisée et ces centres de formation agricole aident déjà les jeunes à commencer par transformer l’agriculture en une activité attrayante et rentable. Il y a de même le renforcement de l’autosuffisance alimentaire. Ces jeunes deviennent ainsi des acteurs clés de la sécurité alimentaire locale parce que, quand ils produisent sur place, ils vont d’abord servir les habitants de leurs localités et le surplus sera convoyé vers les centres-villes, vers les marchés pour que ceux qui sont en milieu urbain viennent aussi pour en acheter. Donc c’est aussi un point fort que ces centres-là offrent aux jeunes

  • Quels sont les principaux défis rencontrés dans l’implantation de ces centres et la dispensation des cours dans les zones reculées ?

L’État en fait suffisamment, mais nous avons toujours besoin d’infrastructures pour améliorer la qualité des centres de formation agricoles disponibles, surtout avec les routes à améliorer pour leur praticabilité. L’existence des zones rurales en manque, sinon on en fait, mais il faut encore faire plus. On a besoin de recruter des formateurs qualifiés pour pouvoir accompagner ces jeunes dans ces zones reculées.

En matière de financement, tant qu’il y a à faire, rien n’est fait.  Mais il faut dire que beaucoup de fonds sont allés vers ces centres de formation pour pouvoir les construire et les équiper.

Par ailleurs, il y a le manque d’intérêt des jeunes. Certains jeunes préfèrent migrer vers la ville en dévalorisant le métier de l’agriculture, alors que c’est le métier le plus noble, le plus riche, parce que nos parents en ont fait et nous ont mis à l’école, ce qui nous permet d’obtenir des diplômes et de pouvoir finir une formation. Du coup, c’est toujours un métier très noble.  Aujourd’hui, ça s’améliore beaucoup plus.

Par rapport à la sensibilisation, les communautés locales sont informées de l’opportunité qu’offrent ces centres-là. Mais il faut communiquer davantage à propos, pour que les jeunes qui sont dans les écoles publiques et qui veulent très tôt s’orienter vers les écoles professionnelles et les centres professionnels, puissent être des praticiens demain, pouvoir jouer de ces connaissances-là et les mettre en pratique.

  • Mot de fin

Pour finir, je voudrais exhorter nos jeunes frères et nos jeunes sœurs à s’impliquer dans cette formation agricole en milieu rural. Aujourd’hui, la transformation prend un pas. La production aussi prend un pas, qu’elle soit en production végétale, en production animale ou en production halieutique, tout évolue à une vitesse de croisière et avec le régime actuel, beaucoup d’opportunités s’offrent à nos jeunes frères et à nos jeunes sœurs qui s’adonnent à l’agriculture. L’État accompagne beaucoup ces jeunes-là, par les machines agricoles qu’ils utilisent aujourd’hui, pour réduire la pénibilité des tâches liées aux travaux champêtres. Donc, nous n’allons plus dire que l’agriculture se fait de manière archaïque, mais se fait de manière modernisée et progressive. Nous leur demandons de s’y adonner afin qu’ils aient une productivité améliorée.

 

Réalisé par Madeleine ATODJINOU

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