Un levier de compétitivité pour les entreprises locales
Dans un environnement commercial de plus en plus exigeant, la certification s’avère comme un critère important d’accès aux marchés nationaux, régionaux et internationaux. Encadrée par le décret 2023-603 du 29 novembre 2023, elle marque une étape décisive dans la mise en œuvre du Système national de certification sous la coordination de l’Agence nationale de Normalisation, de Métrologie et du Contrôle Qualité (ANM) au Bénin.
La qualité des produits ne se limite plus à un argument marketing. Elle détermine la capacité d’un produit à franchir les frontières nationales, régionales ou internationales. Les distributeurs, les grandes surfaces et les industries agroalimentaires exigent désormais des produits certifiés, capables de garantir la sécurité, la traçabilité et la conformité aux standards internationaux.
Pour de nombreux produits tels que les jus de fruits, le gari, les huiles, les cosmétiques, les produits transformés, l’absence de certification constitue dorénavant un frein direct à la commercialisation, même sur le marché national.
Au niveau régional, la CEDEAO et l’UEMOA multiplient les exigences en matière de qualité et de conformité. Sur les marchés internationaux, notamment en Europe, accéder aux circuits d’exportation sans certification relève presque de l’impossible.
Conscient de cet enjeu, le gouvernement du Bénin, à travers l’ANM, a mis en place un système national de certification pour attester la conformité des produits, procédés et services aux exigences techniques et normatives. L’article 5 du décret 2023-603 confie explicitement à l’agence la mission de « mettre en œuvre le Système national de certification des produits et systèmes ». En clair, tout opérateur souhaitant prouver la qualité et la fiabilité de ses produits peut désormais solliciter une certification nationale reconnue.
Un processus rigoureux et encadré
La certification repose sur une procédure précise : une tierce partie indépendante donne une attestation écrite confirmant qu’un produit ou service respecte les exigences spécifiées. Au Bénin, elle couvre les secteurs de l’agroalimentaire, des cosmétiques, du BTP, des équipements électriques et des divers produits.
Au terme du processus, les produits conformes reçoivent la marque nationale de conformité qui est un symbole officiel de qualité.
L’ANM coordonne l’ensemble du dispositif. Concrètement, les comités techniques formulent un avis sur la délivrance du certificat. Les auditeurs mènent les contrôles et prélèvements. Les experts techniques interprètent ensuite les résultats d’analyse et passent la main aux laboratoires agréés qui procèdent aux tests.
Enfin, un comité d’évaluation tranche et la Direction générale de l’ANM délivre la certification. Les étapes vont de la demande écrite à l’audit de certification, en passant par les analyses en laboratoire, avant l’émission finale du certificat de conformité. En cas d’avis défavorable, un audit complémentaire est prévu dans un délai de deux à trois mois pour corriger les non-conformités.
Quelle importance pour les MPME?
Pour les micros, petites et moyennes entreprises (MPME), la certification est un investissement stratégique. Elle renforce la crédibilité et la confiance des clients, valorise la marque et différencie les entreprises certifiées de leurs concurrentes. Sur le plan économique, elle facilite l’accès aux marchés régionaux et internationaux, où la conformité est souvent exigée pour les appels d’offres ou les partenariats B2B.
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Il faut également préciser qu’elle améliore aussi la gouvernance interne. Les procédures de contrôle et de documentation impliquent non seulement l’ensemble du personnel, mais favorisent aussi la montée en compétence et harmonisent les pratiques. En promouvant la certification, l’ANM soutient la politique nationale d’industrialisation et de valorisation locale. Les produits béninois certifiés pourront rivaliser avec ceux des marchés voisins, tout en renforçant la confiance des consommateurs.
Maëlle ANATO


