Les décès repartent à la hausse malgré les efforts
Le nombre de décès dus au choléra a augmenté pour la deuxième année consécutive, selon les données publiées le 12 septembre 2025 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En 2024, les cas ont progressé de 5 % et les décès de 50 % par rapport à 2023. Plus de 6000 victimes ont été recensées, preuve que la maladie continue de frapper malgré l’existence de traitements efficaces et de mesures de prévention.
Les conflits, les changements climatiques, les déplacements de population et le manque d’eau potable favorisent la propagation du choléra. La bactérie Vibrio cholerae, présente dans l’eau contaminée, se diffuse rapidement et accroît les risques d’épidémie.
En 2024, soixante pays ont notifié des cas, contre 45 en 2023. L’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie ont concentré 98 % des cas. Douze pays ont dépassé les 10 000 cas, dont sept ont connu de grandes flambées pour la première fois. Aux Comores, une résurgence a été signalée après plus de 15 ans, sans aucun cas, confirmant le danger mondial de la maladie.
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Des systèmes de santé débordés
Le taux de létalité en Afrique a grimpé de 1,4 % en 2023 à 1,9 % en 2024. Cette hausse traduit la fragilité des systèmes de santé et les difficultés d’accès aux soins. Un quart des décès est survenu en dehors des hôpitaux, révélant le manque de traitement immédiat et la nécessité d’une meilleure implication communautaire.
La vaccination reste une arme essentielle contre le choléra. En 2024, l’OMS a validé un nouveau vaccin oral, intégré au stock mondial. Cette innovation a permis de maintenir les réserves au-dessus du seuil critique de cinq millions de doses au premier semestre 2025.
Face à la demande élevée, une stratégie à dose unique a remplacé le schéma habituel à deux doses. En 2024, 61 millions de doses ont été demandées et 40 millions distribués dans 16 pays, un record. Toutefois, l’offre reste insuffisante et les besoins demeurent non couverts en 2025.
Une menace toujours active en 2025
En effet, depuis le début de l’année 2025, 31 pays ont signalé des flambées actives. Le risque mondial reste très élevé selon l’OMS, qui poursuit ses interventions d’urgence. L’organisation soutient les pays dans la surveillance sanitaire, la prise en charge des cas, la prévention, l’approvisionnement médical et la mobilisation communautaire.
Il faut noter que la lutte contre le choléra passe par un accès garanti à l’eau potable, à l’assainissement et aux soins de santé. L’investissement dans la production de vaccins, les outils de diagnostic et le renforcement des systèmes sanitaires sont indispensables pour freiner la progression de la maladie.
Les décès dus au choléra repartent à la hausse. Transformer les moyens disponibles en résultats concrets est désormais un impératif mondial.
Innocent AGBOESSI