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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CLIMAT : Afrique, la grande victime d’une injustice environnementale ?

 CLIMAT : Afrique, la grande victime d’une injustice environnementale ?

Le continent noir semble être victime d’une injustice climatique. Il est celui qui émet le moins de gaz à effet de serre, mais l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique. Lors de la conférence « Changement climatique en Afrique » organisé le 13 juin dernier par Agropolis fondation et le Cirad, trois autrices et auteurs du GIEC se sont exprimés sur ce qu’ils qualifient d’injustice environnementale.

Une femme cherche de l’eau dans un lit de rivière asséché près du village de Kataboi au nord du Kenya

Jean-Baptiste HONTONNOU

Considérant le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il est porté à la connaissance de tous que les pays qui contribuent moins aux émissions de gaz à effet de serre sont tout de même les plus vulnérables aux effets du dérèglement climat. C’est justement le cas des pays africains, surtout ceux de l’Afrique subsaharienne, qui connaissent une intensification des périodes de sècheresse. Et cela ne s’arrêtera pas à ce stade. Il a été signalé que dans un futur proche, les zones méditerranéennes et australes du continent seront les plus touchées par le manque de pluie. Une situation très inquiétante. Mais qu’est-ce qui la justifie ? Selon Aida Diongue Niang, météorologue et conseillère technique à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) au Sénégal et autrice au sein du Groupe I du Giec, tout cela est lié « au fait que l’économie du continent dépend beaucoup de l’agriculture et qu’elle est souvent informelle »

Dans cette logique, pour Nadia Maïzi, directrice du Centre de mathématiques appliquées de Mines ParisTech et autrice au sein du Groupe III du Giec : « ne pas être à l’origine des dérèglements climatiques et en subir de plein fouet les conséquences constitue un fait d’injustice frappant ». Et selon elle, l’injustice ne concerne pas seulement cet état de choses. À cela s’ajoute

« la difficulté de récolter les fonds nécessaires pour adapter le continent. D’après le Giec, il faudrait multiplier par 3 à 6 fois le niveau de financement actuel sur les questions d’adaptation et d’atténuation ».

Parlant donc de ce financement qui doit être triplé au profit de l’Afrique, il important de se demander si le dernier Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial ne s’accorde pas avec cette vision. Car, lors de ce sommet, le Président français Emmanuel Macron défendait qu’« aucun pays ne doit avoir à choisir entre lutte contre la pauvreté et protection de la planète ». Il important de souligner que l’objectif de l’évènement est de bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud. À cette occasion treize responsables politiques, dont Joe Biden, Macky Sall, Olaf Scholz, Luiz Inacio Lula da Silva ou encore la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, affirmaient leur mobilisation « pour améliorer le bien-être des populations partout sur la planète » dans une tribune au « Monde ». Ainsi, l’on peut essayer de croire que la prise de conscience de l’injustice climatique suit son coup et le tir promet d’être corrigé.

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