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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

COMMERCIALISATION DU POISSON AU BÉNIN: La guerre entre produit local et importé

 COMMERCIALISATION DU POISSON AU BÉNIN: La guerre entre produit local et importé

Au Bénin comme ailleurs, la compétitivité des produits locaux d’avec les importés est une question d’actualité qui dure dans le temps et qui n’épargne aucun domaine. C’est le cas de la commercialisation du poisson d’élevage et celui importé. Ne semblent pas rester en marge, le poisson produit localement se considère comme peu compétitif dont l’accès est très compliqué au grand public pour d’énormes raisons.

Vendeuses du poisson au marché

Stag Jean-Baptiste HONTONNOU

Faire de l’agriculture le premier maillon de l’économie béninoise. Tel a été sans nul doute l’un des grands désirs des gouvernants qui se sont succédés à la tête du pays. A l’ère de la rupture, cela semble prendre encore plus d’ampleur. Parlant de l’agriculture, plusieurs sous-secteurs sont mis en exergue. L’on peut identifier celui de la pisciculture. Un sous-secteur qui parait, de nos jours, comme l’un de ses domaines orphelins. Plusieurs sont les difficultés qui entravent le développement effectif de ce secteur qui devrait constituer une priorité majeure. En effet, il est noté que le produit local, c’est-à-dire le poisson produit au Bénin est peu compétitif comparativement à celui importé. Selon Aguemon Dossa, l’actuel Directeur de Cabinet du ministre de l’agriculture, de la Pêche et de l’élevage, « le poisson national est au moins 20{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} plus cher que le poisson étranger », et au moins un kilo de poisson sur deux mangés au Bénin est importé. Et tant pour les producteurs comme pour les vendeurs et les acheteurs, ce phénomène se perçoit comme une triste réalité à laquelle il faut vraiment penser.

Si cette situation prévaut ainsi, cela a dû être grâce à diverses raisons. Selon les pisciculteurs, notamment Carmel Djissou, qui est un agronome en aménagement des pêches et aquaculture, la fondamentale raison est « la cherté des aliments, c’est-à-dire de la provende qui sert d’alimentation pour les poissons ». Et ce n’est pas le DC Aguemon ci-dessus cité qui va dire le contraire. A l’en croire, le « poids de la provende est écrasant ». Dans ce cadre, il est important de signaler que le coût d’alimentation représente environ 70 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} du coût de production et est donc la principale cause pour laquelle le poisson local peut difficilement concurrencer celui importé.

Alors, pour remédier à ce problème, il est important que des mesures soient prises. D’abord, il est de premier rang de reconnaître que l’Etat fournit des efforts mais ces derniers sont pour le moment insuffisants. Étant un pays qui se veut auto-suffisant, le Bénin a le défi de démocratiser le maillon de la provende pour baisser un peu les coûts de production. Si l’on accorde la parole à l’agronome Carmel, il ira dans la même logique en demandant à l’Etat de « subventionner les aliments poisson » ou de favoriser la « production locale d’une provende de meilleure qualité à moindre coût pour une extension de rendement ».

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