GESTION ET PREVENTION DES CONFLITS AGRICULTEURS-ÉLEVEURS : Les organisations faitières dans un rôle prépondérant
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont une réalité préoccupante au Bénin, souvent marquée par des affrontements violents. Pour apaiser ces tensions, le rôle des responsables faitières est crucial dans la gestion des terres et la prévention des incidents.
Opportune AHITCHEME
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs constituent une réalité préoccupante dans de nombreuses régions du Bénin. Ces tensions, qui surviennent souvent en période de récolte ou lors du pâturage, sont sources de pertes matérielles, voire de violences graves. Sahadatou ATTA, présidente de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde du Bénin, témoigne de l’importance cruciale des responsables faitières dans la gestion et la prévention de ces conflits.
Selon Sahadatou ATTA, l’absence de communication et de négociation préalable entre éleveurs et agriculteurs est un facteur majeur des tensions. « Normalement, après les récoltes, il est indispensable que les éleveurs négocient avec les propriétaires des champs avant d’y introduire leurs bêtes. Cependant, ce n’est pas toujours le cas », déplore-t-elle. Le manque de dialogue entraîne souvent des confrontations directes, parfois violentes, lorsque les troupeaux causent des dégâts dans les plantations.
Pour prévenir ces situations, le rôle des responsables faitières devient essentiel. Ces derniers sont en charge d’identifier et de délimiter les couloirs de passage des troupeaux, en concertation avec les communautés locales. « Les autorités locales doivent associer les riverains et les informer que certains chemins sont réservés au passage des troupeaux. Cela permet de réduire les malentendus et d’éviter les conflits », souligne-t-elle.
La gestion des ressources naturelles, notamment des couloirs de transhumance, nécessite une implication proactive des responsables faitières. Ceux-ci doivent veiller à ce que les droits et devoirs des deux parties soient respectés. « Chacun revendique ses droits sans souvent se soucier de ses devoirs. La méconnaissance des textes sur le foncier et la transhumance contribue à l’escalade des conflits », insiste Sahadatou ATTA.
La présidente recommande également une intensification des efforts de sensibilisation. Les messages sur les bonnes pratiques doivent être relayés par tous les canaux disponibles : radios locales, réunions communautaires, et même par les associations de producteurs. « Il y a déjà des efforts, mais ils sont insuffisants. Il est nécessaire de doubler ces efforts pour que chacun comprenne son rôle et sa responsabilité », ajoute-t-elle.
En conclusion, il faut rappeler l’importance de la cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs. Sahadatou ATTA appelle les responsables faitières à jouer pleinement leur rôle pour assurer une meilleure gestion des terres et une coexistence harmonieuse entre les différentes communautés rurales. Le succès de cette cohabitation repose sur une bonne gestion des terres, une communication fluide, et une sensibilisation continue aux droits et devoirs de chacun.
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