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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

COP29 : Bien que critiquée, elle lance des initiatives majeures

 COP29 : Bien que critiquée, elle lance des initiatives majeures

(Le Bénin, un acteur important de la finance climatique en Afrique) 

La 29e Conférence des Parties (COP29) sur les changements climatiques s’est achevée à Bakou, en Azerbaïdjan, après deux nuits de prolongation et des négociations intenses. Du 11 au 24 novembre, les 197 États membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont tenté de trouver des réponses concrètes à l’urgence climatique. Malgré quelques avancées notables, l’événement a laissé un goût amer à de nombreux participants en raison de ses résultats jugés insuffisants.

 

Justin ADANDE

Au cœur des débats, la question des financements climatiques a cristallisé les tensions. Un accord final a été adopté dans la nuit de samedi à dimanche, prévoyant « au moins 300 milliards de dollars par an » pour soutenir les pays en développement. Ce montant reste bien en deçà des 1 300 milliards demandés par ces derniers pour répondre efficacement aux défis climatiques.

Les pays développés se sont cependant engagés à augmenter leur contribution de 100 milliards de dollars par an pour soutenir les efforts d’adaptation et de transition énergétique des nations les plus vulnérables. Et pour Marina Silva, ministre brésilienne de l’Environnement, ce sommet a été une « expérience douloureuse », témoignant des fractures persistantes entre les nations du Nord et du Sud.

Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, a déclaré : « Nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n’est pas l’heure de crier victoire ». Malgré les critiques, la COP29 a quand même permis de lancer des initiatives majeures. Et le Bénin n’est pas resté en marge.

Le Bénin, un acteur majeur de la finance climatique en Afrique

Lors  de la COP29, le Bénin a présenté une vision prometteuse pour l’action climatique, soutenue par des Institutions financières internationales et des partenaires au développement.

De façon précise, dans un communiqué de presse rendu officiel le 15 novembre dernier depuis Baku en Azerbaïdjan, le Bénin affirme avoir reçu un soutien de la part des institutions financières internationales et des partenaires de développement pour la redynamisation des instruments de crédit carbone.

Le communiqué de presse a mis en lumière les progrès significatifs et les efforts coordonnés de tous les partenaires impliqués autour de quatre axes complémentaires. Parmi ceux-ci, il y a le mécanisme de monétisation du carbone avec des instruments de crédit renforcés.

En effet, le gouvernement du Bénin met en œuvre une stratégie de monétisation du carbone appuyée par « 2,5 millions de crédits carbone provenant de projets énergétiques et agricoles régénératifs, gérés par l’Autorité Nationale de l’Enregistrement du Carbone, avec des plans d’expansion de ces initiatives en collaboration avec le Groupe de la Banque mondiale via le Fonds Fiduciaire SCALE pour renforcer les activités basées sur la nature ». Aussi, cet effort est soutenu par l’Institut Mondial pour la Croissance Verte (GGGI) à travers sa Facilité de Transaction Carbone (CTF) et l’établissement par le Bénin d’une nouvelle Unité de Financement Climatique (UFC) pour faciliter le financement climatique international en vertu de l’Accord de Paris, avec le soutien du Luxembourg.

Dans ce communiqué, il a été mentionné que les recettes de ces projets seront gérées par le Bureau de Gestion de la Dette du Bénin et ce, « pour soutenir l’atténuation conformément aux CDN actualisées du pays et renforcer les avantages en matière d’adaptation tels que la lutte contre la désertification et la sécurité alimentaire ».

Par ailleurs, en s’appuyant donc sur les progrès du Programme d’Accélération de l’Adaptation en Afrique (AAAP), le Centre Mondial pour l’Adaptation (CMA) appuie davantage le Bénin avec une enveloppe initiale d’un million de dollars pour fournir un soutien catalytique au déblocage de financements additionnels pour l’adaptation. Cela va permettre d’aider le Bénin, les banques locales et les intermédiaires financiers, ainsi que les institutions financières internationales, à accéder efficacement aux sources de financement innovantes, telles que le financement carbone, en gérant et en atténuant les risques climatiques et en augmentant les investissements en adaptation.

Un accord trouvé entre le Bénin et la Norvège lors de la COP29

Toujours à la COP29, le Royaume de Norvège et la République du Bénin ont profité pour renforcer leur engagement commun envers le développement durable et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ils ont signé un accord bilatéral fondé sur l’Article 6 de l’Accord de Paris. 

Ce partenariat entre la Norvège et le Bénin s’inscrit dans la dynamique mondiale renforcée par la COP29, où des règles claires ont été établies pour garantir la transparence et l’intégrité des projets internationaux de crédits carbone.

En 2021, le Bénin avait déjà fait sensation avec l’émission de son obligation ODD (Objectifs de Développement Durable), une première en Afrique. En signant ce partenariat, le Bénin, reconnu pour son rôle de pionnier en Afrique dans le domaine de la finance durable, va continuer de se positionner comme un acteur clé des initiatives climatiques internationales. Et c’est ce que Romuald Wadagni, ministre d’État béninois en charge de l’Économie et des Finances, a souligné : « Ce partenariat stratégique avec la Norvège ouvre la voie à des solutions innovantes pour lutter contre le changement climatique, tout en améliorant les conditions de vie de nos populations. Nous sommes résolument engagés à maximiser les retombées positives de cet accord. »

Pour le ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, Tore O. Sandvik, « Cet accord témoigne de notre engagement envers l’action climatique mondiale. En collaborant avec le Bénin, nous créons une opportunité unique de réduire les émissions tout en favorisant un développement inclusif et durable. » L’accord bilatéral signé entre les deux nations repose sur deux axes principaux, les projets de réduction des émissions et le renforcement des capacités.

Ainsi, la Norvège financera des initiatives d’énergie renouvelable au Bénin, notamment des projets solaires et hors réseau. Ces actions visent à réduire la dépendance aux énergies fossiles, tout en renforçant l’accès à une énergie propre et abordable pour les populations locales. Au regard donc de toutes ces réussites, l’on peut dire que malgré que les grandes décisions issues de la COP ne soient pas au goût des pays du tiers monde, le Bénin a tiré beaucoup profit. Ce qui le place en position leader des financements climatiques en Afrique.

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