L’AIC récompense les meilleurs producteurs avec 300 millions de FCFA
Instaurée en 2017, la Fête nationale du cotonculteur (FNC) s’est tenue pour la 4ᵉ fois le samedi 31 mai 2025 au Stade de Dassa-Zoumè. L’événement a rassemblé des milliers d’acteurs de la chaîne cotonnière venus des quatre coins du Bénin pour célébrer l’excellence et les performances de la première filière agricole du pays. Un moment de reconnaissance, de récompense et d’engagement renouvelé en faveur du coton, pilier de l’économie nationale.
Leader ouest-africain de la production cotonnière, le Bénin a enregistré 637 064 tonnes de coton graine commercialisées au cours de la campagne 2024-2025. Si ce volume est légèrement inférieur au record de 766 273 tonnes atteint en 2021-2022, il reste un indicateur de performance remarquable. Cette dynamique est le fruit de la détermination du gouvernement à structurer et moderniser la filière, avec le soutien des organisations professionnelles comme l’Association interprofessionnelle du coton (AIC).
En instituant cette fête annuelle, le gouvernement béninois, à travers l’Association interprofessionnelle du coton (AIC) souhaite non seulement rendre hommage aux producteurs, maillons essentiels de la chaîne, mais aussi stimuler l’émulation au sein de la filière.
Lors de cette 4ᵉ édition, le gouvernement béninois a consacré près de 300 millions de FCFA à la récompense des meilleurs producteurs. Le grand lauréat de cette édition est Gounou Tamou, originaire de la commune de Banikoara, qui a produit 275 tonnes de coton. Il repart avec une Toyota Fortuner 4×4 en reconnaissance de son rendement exceptionnel.
Les autres récompenses nationales incluent : une camionnette 3 tonnes pour le 2ᵉ meilleur producteur, deux camionnettes 2 tonnes pour les 3ᵉ et 4ᵉ meilleurs producteurs, douze motos pour les producteurs ayant dépassé les 100 tonnes, deux pick-up Mitsubishi attribués respectivement à la commune la plus productive et à la commune jugée la plus prometteuse. Un kit de travail a été remis pour le prix spécial FNC/CVPC.
Les distinctions ne se sont pas limitées au niveau national. À l’échelle départementale, cinq tracteurs ont été remis aux meilleures Coopératives de valorisation et de production cotonnière (CVPC). Sur le plan communal, dix kits informatiques ont été offerts aux communes performantes, tandis que 49 lots d’engrais, semoirs et matériels de traitement ont été distribués aux CVPC méritantes.
Les meilleurs producteurs communaux ont également été honorés par 51 lots d’engrais, de semoirs, d’équipements de protection individuelle et d’appareils de traitement, témoignant d’une politique de reconnaissance équitable et incitative.
Dans son intervention, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a salué la contribution de la filière coton au Produit Intérieur Brut (PIB) du Bénin. Il a rappelé les retombées économiques de la campagne 2024-2025.
« J’éprouve en ce moment, un sentiment de satisfaction, de joie et de fierté pour la contribution de la filière coton à la formation du Produit intérieur brut (Pib) et de la richesse nationale. Et tout ceci est possible, grâce au leadership du chef de l’Etat, Patrice Talon, qui, à l’entame de son mandat, a su donner à la filière l’impulsion qu’il fallait. Ainsi, avec une quantité globale de 637 064 tonnes de coton graine livrée aux usines d’égrenage, c’est globalement cinq mois de travail de saison pour des milliers d’ouvriers », a-t-il déclaré.
Selon lui, 80 milliards de revenus nets versés aux producteurs ; 1 milliard 631 millions versés aux organisations au titre de frais de prestation pour gestion des intrants et la commercialisation du coton graine ; 1 milliard 125 millions collectés au titre de la Contribution au développement local (Cdl), une source de mobilisation de ressources au plan local ; 36 milliards de FCfa versés aux transporteurs pour le convoyage des différents produits à savoir : les intrants, le coton graine, les balles de coton fibre, les graines huilerie, les semences ; 9 milliards 765 millions au titre de prestations diverses (manutentions sur produits, frais de transit à l’exportation, frais de contrôle à l’exportation).
Il a souligné que malgré ces acquis, le rendement moyen de 1 200 kg/ha reste en dessous de l’objectif national de 1 500 kg/ha. Il a appelé à une intensification des efforts pour restaurer la fertilité des terres agricoles, condition essentielle pour maintenir la compétitivité de la filière.
Le président de l’AIC, Eustache Kotingan, a pour sa part réaffirmé la volonté des acteurs de consolider les acquis et d’intensifier la coopération au sein de la chaîne. Il a souligné l’importance de la stimulation de l’émulation entre producteurs, gage de performance et de résilience face aux défis à venir.
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Justin ADANDE