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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

COVID -19 AU BÉNIN: Le marché de Togba à Abomey-Calavi en quête de renouement avec sa clientèle

 COVID -19 AU BÉNIN: Le marché de Togba à Abomey-Calavi en quête de renouement avec sa clientèle

La paralysie dont souffrent les secteurs d’activité au Bénin suite à la Covid-19 est sans commune mesure. Le commerce, un secteur précieux pour l’économie nationale subit les affres de cette pandémie. Le marché de Togba dans la commune d’Abomey-Calavi a vu depuis peu, ses activités passées au ralenti. Une équipe de la rédaction y est donc allée, constater de visu les réalités que vivent les bonnes dames de ce marché.

Par Laure LEKOSSA

16 H 45 min, nous sommes ici au marché de Togba, un marché situé dans la commune d’Abomey – Calavi. Juste à l’entrée de ce marché, ce sont des bonnes dames qu’on aperçoit assises devant leurs étalages disposés de part et d’autres sans acheteurs. « Avant ce marché de togba dans laquelle nous sommes ici s’animait très bien, nous vendons énormément, mais aujourd’hui, plus rien ne va. Moi, je vends des akassas dans le marché mais depuis un bon moment difficilement j’arrive à rentrer avec 1000f à la maison pourtant j’étais à hauteur de 3500 par jour » se désole dame Alice Azandété, vendeuse d’akassa. Sur son alignement, se trouve plusieurs autres vendeuses de plusieurs produits vivriers. La pluie qui s’est abattue sur le marché ce mardi 15 Septembre 2020, n’a pas pu dompter la bravoure de ses bonnes dames dont le revenu journalier a une importance vitale. En dépit de leur logement peu commode, ces femmes installées dans des flaques d’eau devant leurs étalages espèrent la venue des clients. Ce marché qui autrefois grouillait de monde à connu une faible affluence des derniers temps du fait de la morosité économique. Sur quelques visages, on pourrait lire la tristesse surtout en cette période de pluie. « Les gens ont d’envie de prendre les bonnes choses dans le marché, mais faute de moyens, ils n’y arrivent pas. Quand je viens au marché, je vends jusqu’à 30.000 ou 50.000 au moins par jour avant de rentrer mais aujourd’hui, je n’arrive plus à atteindre ce montant. Difficilement je rentre avec 12.000 ou 15.000F. Quand nous donnons le prix des produits, les clients disent parfois que c’est trop cher qu’ils n’ont pas de l’argent. Nous sommes parfois obligés de casser le prix histoire de pouvoir vendre un peu et rentrer avec quelque chose pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles. Cela ne sert à rien de dépenser son argent, de venir au marché et ne rien avoir durant toute une journée pour rentrer. Même si on trouve un peu de bénéfice, on essaie de faire avec » a laissé entendre Paulette Agbofoun, vendeuse de produits vivriers.

A l’instar des autres marchés du bénin, le marché de Togba Sèdégbé vit aussi sous les affres de cette pandémie de la Covid 19. Les bonnes dames de ce lieu d’échange et de commerce grincent les dents depuis l’avènement de cette crise. Une crise qui a porté un coup dur à leurs activités disent -elles. « C’est hyper difficile pour nous de vendre maintenant dans ce marché. Nous n’avions pas assez de capital mais nous nous débrouillons avec, maintenant que toutes les activités ont pris un coup, nous aussi, nos économies et nos capitaux de commerce ont également pris un coup. Chacun à son niveau s’efforce pour aller de l’avant dans son activité. Cette maladie qui est venue a fait que nous n’arrivons pas à bien vendre. Nous sommes parfois obligés de faire un planning de vente au niveau de certaines de nos groupements justes pour permettre à toutes les femmes de vendre un peu. » a martelé Christiane Enouassi vendeuse de tomates avant de poursuivre « Si nous avions quelques problèmes, nous faisions des prêts auprès de nos collègues et amies et à peine 1 semaine nous arrivions à rembourser ce prêt mais je prêtais jusqu’à 300.000 et je remboursais au moins 100 à 250.000 par semaine. Mais là, ou je suis actuellement, je n’arrive plus à prêter même 20.000 F je réfléchis tellement à comment le rembourser et cela me donne des maux de tête parce que quand je viens au marché je ne trouve pratiquement pas grande chose. Tout est au ralenti à cause de la Covid 19. Avant, j’atteignais 300.000 de vente en une journée et je ne vends que les condiments. Mais à cause de cette crise je ne trouve même plus 20.000 dans une journée quand je viens au marché, surtout avec la pluie de ce matin je n’ai encore rien vendu » a-t-elle poursuivi.

Dame Alice Azandété, vendeuse d’akassa ira plus loin en disant. « Au début quand la maladie du coronavirus est venue, tout le monde avait peur personne ne venait même au marché, c’était la crainte totale d’être contaminé même là où nous sommes et les mesures de restrictions ont été revues, le marché n’est pas du tout animé, les gens viennent de temps en temps mais plus comme avant malgré que nous nous protégions. »

L’autre cause de mévente…

La pandémie du coronavirus n’est pas en effet l’unique cause de mévente. La construction de la route Calavi pkota – Ouèdo constitue aussi une source de mévente. « Avec la construction de notre voie, les gens ont de difficultés à venir ici chez nous. En plus, des caniveaux ont été construites au bord des voies ce qui fait que les usagers ont du mal à circuler. Nos clients préfèrent aller dans d’autres marchés et chercher des voies plus accessibles pour circuler parce qu’ils n’arrivent pas entrer dans le marché. Et comme ça nous n’avons plus assez de clients » laisse entendre Christiane Enouassi, vendeuse de tomates. Ces vaillantes femmes du marché espèrent des solutions propices pour un retour progressif à la normale. Même si la construction de cette route ne tourne pas en faveur de leurs activités, elles sont toutefois consciente que les débouchées seront favorables pour la libre et facile circulation des biens et des personnes, gage d’un retour aux bonnes humeurs des femmes du marché de Togba.

LE RURAL

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