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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CRDI/PROJET WEEC-BG : Un levier d’inclusion des femmes béninoises et ghanéennes dans les carrières d’ingénieur

 CRDI/PROJET WEEC-BG : Un levier d’inclusion des femmes béninoises et ghanéennes dans les carrières d’ingénieur

Le Laboratoire de Sociologie et de Vulgarisation Rurales (LSVR) de l’École d’Économie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le développement rural (EESAC) de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l’Université d’Abomey-Calavi, a organisé le jeudi 19 janvier 2023, un atelier de dissémination et d’échanges autour des résultats du projet de recherche-développement « Women in Engineering Education and Careers in Benin and Ghana (WEEC-BG) ». Ledit projet s’intéresse à l’analyse de l’évolution des effectifs des femmes et des autres groupes sous- représentés (orphelins, personnes sans appuis particuliers, personnes sans mentor, personnes handicapées) dans les formations et carrières d’ingénieur au Bénin et au Ghana, en vue d’identifier les éventuelles barrières systémiques à cette évolution, puis de proposer et de plaider pour des solutions d’amélioration de l’engagement des femmes et des autres groupes sous-représentés dans les disciplines d’ingénierie. L’évènement a eu lieu à l’hôtel Golden Tulip le Diplomate de Cotonou et a connu la présence d’éminentes autorités du monde scientifique.

Photo de famille

Les questions liées à la gent féminine notamment la sous-représentation des femmes dans les domaines de la Science, de la Technologie, de l’Ingénierie et des Mathématiques (STIM) semblent perdurer dans le temps. Face à une telle préoccupation, plusieurs projets de recherche-développement sont mis en œuvre par des autorités et des chercheurs pour trouver une porte de sortie de crise. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le projet WEEC-BG dont  

« l’objectif global est de contribuer à réduire les écarts entre les hommes et les femmes dans les formations et carrières d’ingénieur au Bénin et au Ghana. L’atteinte d’un tel objectif a été poursuivie à travers l’état des lieux de l’évolution des tendances d’inscription des filles/femmes dans les formations d’ingénieur et de leurs participations aux carrières d’ingénieur ; l’identification des barrières systémiques à la participation des filles/femmes aux formations et aux carrières d’ingénieur ; et puis, la proposition de solutions institutionnelles et politiques pouvant contribuer à la levée des barrières systémiques identifiées »,

clarifie Dr T. Augustin KOUEVI, Coordonnateur dudit projet au Bénin.

En effet, selon les recherches scientifiques menées par les experts, le taux de participation des femmes dans les formations d’ingénieur à l’Université d’Abomey-Calavi, plus précisément à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) et à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) a évolué en dents de scie durant les quatre dernières décennies, et n’a jamais dépassé 24{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} à l’EPAC, et 43{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} à la FSA. Les facteurs qui constituent des goulets d’étranglement à l’inscription des filles dans les séries scientifiques sont de quatre ordres.

Dr. Ir. Nathalie KPERA est Chercheure à l’INRAB, et au sein du projet WEEC-BG :

« Les barrières à 2 l’inscription des femmes dans les domaines scientifiques sont liées aux parents ou tuteurs. En dehors de ce type de barrières, il y a celles qui sont liées aux femmes elles-mêmes, celles liées à la société puis celles liées aux établissements de formation ».

À en croire les propos de Pierre DOSSOU-DOSSA, Inspecteur de l’Enseignement secondaire, spécialité Mathématique, une carrière d’ingénieur se prépare depuis le secondaire. « Si nous-autres enseignants du secondaire ne fournissons pas suffisamment de bacheliers et que parmi ces bacheliers il y ait suffisamment de jeunes filles bachelières, on ne trouvera pas d’étudiantes pour faire les sciences d’ingénierie. Ça voudra simplement dire qu’il faut une motivation depuis la classe de 6ème ».

Pour ce faire, les différentes parties prenantes de l’atelier, prenant les taureaux par les cornes ont proposé des solutions, en plus de celles issues des recherches menées par le projet, formulé des plaidoyers à l’endroit des autorités compétentes puis exhorté les parents d’élèves, de même que les filles/femmes elles-mêmes, à une prise de conscience radicale.

Dr. Ir. T. Augustin KOUEVI, Prof. Dr. Ir. Bonaventure AHOHUENDO, et Dr. Ir. Pascaline BABADANKPODJI, respectivement Coordonnateur du projet WEEC-BG, Doyen FSA/UAC et chercheure du projet WEEC-BG : « Nous allons produire de petits documents de recommandations de politique que nous allons déposer aux endroits stratégiques, c’est-à-dire au niveau des structures que ce soit les ministères concernés, les partenaires financiers et techniques concernés et nous allons également positionner des informations concernant ce qui se fait au niveau de la presse et des réseaux sociaux » ;

« Nous demandons aux parents d’accorder un meilleur encadrement et une meilleure orientation aux enfants dès la maison » ;

« Nous-aussi, on a fait les séries scientifiques, donc ce qu’il y a d’important à faire, c’est d’aller au niveau du secondaire pour susciter le goût des mathématiques et des sciences biologiques, physiques et chimiques chez les filles ».

« Il faut qu’on s’organise et pour ça, moi j’aurais proposé qu’on crée une plateforme d’acteurs (personnalités, enseignants, institutions ou ONG) pour des discussions », a conclu Dr. Pierre VISSOH, Enseignant-chercheur à la FSA/UAC, et Représentant du directeur du Laboratoire LSVR/EESAC/FSA/UAC.

Par ailleurs, cet atelier a été une réussite grâce à la participation de différentes parties prenantes telles que : le Conseil National de l’Education (CNE), la Coopération Canadienne au Bénin, le Ministère de l’Enseignement Secondaire et de la Formation Technique et Professionnelle (MESTFP), le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM), l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), Science and Technology Policy Research Institute du Council for Scientific and Industrial Research du Ghana (CSIR-STEPRI), le centre de recherche pour le développement international (CRDI), la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), l’École Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), les étudiantes STIM, la Faculté des Sciences Humaines et Sociales d’Abomey-Calavi (FASHS), l’Association des Femmes pour l’Education, la Formation et la Recherche Scientifique (AFEFRS), l’Association des Professeurs de Mathématiques du Bénin (APMB), et l’Association des Professeurs de PCT du Bénin.

Démarré en janvier 2020, le projet WEEC-BG a été financé par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) basé au Canada.

Yélian Martine AWELE

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