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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CULTURE DU MUCUNA NOIR : Une pratique aux atouts formidables dans un contexte de transition agro-écologique

 CULTURE DU MUCUNA NOIR : Une pratique aux atouts formidables dans un contexte de transition agro-écologique

Les légumineuses sont un ensemble d’espèces végétales appartenant à la famille des Fabaceae et réputées en agriculture pour leur rôle fertilisant. Le Mucuna noir, une variété de cette famille se distingue dans le secteur agricole pour ses multiples fonctions bénéfiques sur la terre et les rendements culturales.

Maëlle ANATO

Scientifiquement connu sous le nom de Mucuna pruriens, le mucuna noir est une  légumineuse herbacée originaire du Sud-Est de l’Asie. On dénombre près d’une centaine de variétés en zone tropicale et subtropicale. Les plus utilisées au Bénin sont : le mucuna pruriens (graine noire), le mucuna cochinchinensis (graine blanche),le mucuna deeringiana (graine tachetée). Ce sont des plantes annuelles volubiles ou grimpantes pour la plupart. Au Bénin, le projet de Protection et de Réhabilitation des Sols (ProSOL) fait, depuis 2015, la promotion du mucuna comme mesures d’amélioration des sols. Dans les systèmes agricoles, sa culture présente bien d’avantages. Sa première fonction est l’amélioration de la fertilité.

En effet, en bonne légumineuse, elle fixe de nombreux minéraux comme le phosphore et surtout l’azote de l’atmosphère qui est converti  en une forme utilisable par les plantes (environ 100 kg d’azote fixé par hectare de culture). D’autre part, cette culture améliore la structure du sol grâce à ces racines profondes et étendues. Elles favorisent l’aération du sol et augmentent sa capacité à retenir l’eau permettant ainsi une meilleure infiltration de l’eau et un rendement optimal des cultures. De plus, le mucuna noir augmente la matière organique du sol et met en place un environnement constitué de micro-organismes bénéfiques à la libération de nutriments, rendant ainsi le sol plus fertile.

Le mucuna noir est également utilisé pour contrôler le développement et la croissance des mauvaises herbes. C’est une méthode biologique de lutte qui s’explique par la simplicité de son mécanisme : la densité du feuillage crée une couverture végétale  privant ainsi de lumière les mauvaises herbes. Ces dernières étouffent puis meurent, faute de photosynthèse. Le technicien Oud Sakek du parc des technologies de l’INRAB préconise l’association maïs-mucuna à 1 mois d’intervalle pour chaque semis. Quel que soit le type d’association, les semis du mucuna  doivent intervenir de 30 à 40 jours après les semis d’une céréale (maïs, mil, sorgho…) et après le buttage de celle-ci.

Ce bio fertilisant contribue à la réduction de la dépendance aux intrants chimiques. Cela peut non seulement réduire les coûts pour les agriculteurs, mais aussi minimiser les longues périodes de jachère. « Pour restaurer les terres mise en jachère il y a le mucuna noir. Vous mettez en culture sur une saison et à la fin vous avez la possibilité de revenir exploiter cette même terre parce qu’elle est à nouveau enrichie» a conseillé le technicien. En l’intégrant dans les rotations de cultures les agriculteurs peuvent améliorer la santé de leur sol et pratiquer une agriculture plus durable, rentable et respectueuse de l’environnement.

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