CULTURE DU SORGHO AU BÉNIN: Une céréale marginalisé mais adaptée à tout type de saison

Le sorgho est une espèce de plante monocotylédone de la famille des poaceae (graminées) originaire d’Afrique. Il est l’une des principales denrées alimentaires en Afrique et plus particulièrement au Bénin.

Par Hermione ADJANONHOUN

Le sorgho est une plante herbacée annuelle qui peut atteindre 3 mètres de haut, avec une inflorescence terminale en panicule rouge qui regroupent les épillets de fleurs bisexuées, et des feuilles qui partent de la tige sur toute sa hauteur. Elle est cultivée pour ses graines, le sorgo grain (pour l’alimentation humaine), soit comme fourrage, le sorgo fourrager (pour nourrir le bétail). Il ressemble un peu au maïs, mais son système racinaire le rend résistant à la sècheresse. Raison pour laquelle, il est plus cultivé en Afrique. Les graines peuvent être noires, rouges ou blanches selon les variétés qui contiennent plus ou moins de tanin.

Type de sorgho cultivé au Bénin

Au Bénin, on rencontre généralement deux types de sorgho à savoir le sorgho ordinaire et le sorgho rouge. Le sorgho le plus cultivé est le sorgho rouge (sorghum bicolor) et le sorgho colorant fait partir de ce groupe. Le sorgho s’adapte à de nombreux milieux. Toutefois sa culture réussit le mieux sur les sols limoneux et limono sableux. Il est adapté au sol pauvre et peut produire de grain sur des sols ou beaucoup d’autres cultures échoueraient. Les rendements les plus élevés s’observent ordinairement chez les variétés atteignant leur maturité entre 100 et 120 jours. Le sorgho rouge (bicolor) est une importante ressource alimentaire au Bénin. Sa culture est essentiellement pratiquée au centre et au nord du pays. Son cycle est relativement court, et selon les conditions climatiques et d’arrosage, plusieurs récoltes peuvent être faites en une année. Le sorgho est souvent cultivé par des ménages paysans pratiquant une agriculture à petite échelle.

Type d’agriculture pratiquée

Au Bénin la production du sorgho se caractérise par une culture extensive, à faible apport d’intrants et peu productive. Le sorgho est essentiellement cultivé pour une alimentation humaine. L’agriculture pratiquée est traditionnelle et les rendements moyens sont bas, moins de 1 t/ha et très variable d’une année à une autre. Le sorgho se sème généralement au mois de mai, dans des sillons d’environ 4 cm de profondeur. L’écartement inter-rangs peut varier de 30 à 80 cm. L’optimum étant 40 à 60 cm pour permettre une meilleure répartition des plantes. Un écartement inter-rang réduit est plus approprié.

La récolte du sorgho ne nécessite aucun équipement spécial. Quand le grain est mure la plante a encore un feuillage vert Il ne faut donc pas attendre le dessèchement du végétal pour récolter. Toutefois, une sécheresse importante peut entraîner une dessiccation rapide si la récolte n’est pas faite à temps. Parlant des pressions parasitaires, le sorgho est peu exposé aux ravageurs et aux maladies. Des attaques parasitaires peuvent se produire mais le plus souvent la pression reste faible. Les insectes foreurs de maïs peuvent également attaquer le sorgho. Les symptômes se traduisent par des perforations de feuilles visibles courant montaison puis par des galeries dans la partie inférieure de la tige. Une intervention avec un insecticide autorisé est possible en cas de forte infestation.

Le sorgho n’est pas exigeant et n’a pas besoin d’arrosage mais si vous l’arroser de temps en temps, il poussera plus vite et de façon luxuriante. Il est important de désherber les pieds malgré tout car les adventices l’envahissent rapidement. Grâce à sa plasticité et à sa diversité de forme, le sorgho peut s’intégrer dans de nombreux systèmes de culture. Il reste néanmoins une culture vivrière essentielle pour les populations béninoises. Sa capacité à fournir de nombreux services écosystémiques en fait une culture d’avenir. Il faut noter que le sorgho est une céréale qui ne contient pas de gluten, donc sans conséquence sur la santé. Ainsi, sa production est à encourager.