Les recherches abouties d’un chercheur béninois
La fertilisation des terres agricoles passe aujourd’hui par plusieurs méthodes écologiques bénéfiques pour les producteurs ainsi que l’environnement. C’est le cas des déchets d’abattoirs qui représentent une véritable mine d’or pour l’agriculture. Leur efficacité a été prouvée par une nouvelle innovation récemment effectuée au Bénin.
Les abattoirs sont des milieux souvent perçus comme une source de pollution repoussante, à cause des énormes déchets libérés chaque jour. Pourtant, leurs déchets s’avèrent une richesse fondamentale pour l’agriculture en général et particulièrement pour celle béninoise. Ainsi, grâce à un procédé innovant, les déchets d’un abattoir (déchets des bovins, les ovins et autres animaux) peuvent être transformés en engrais naturel hautement efficace. Un mécanisme qui offre directement une alternative écologique aux fertilisants chimiques.
En effet, à travers une étude scientifique appliquée, il a été découvert que les matières organiques issues de l’abattage telles que les ovaires, la bouse et les eaux usées, sont riches en éléments nutritifs essentiels à la croissance des plantes. Ce travail effectué par le chimiste environnementaliste Dr Mohamed Abibou, montre qu’après avoir mélangé les différents déchets dans des proportions précises, ils ont réussi à produire premièrement du biogaz, une source d’énergie renouvelable et un digestat, qui est un engrais organique d’exception.
« Ce digestat renferme beaucoup d’éléments nutritifs qui permettent la croissance des plantes. Les tests réalisés sur l’amarante ont montré des résultats très prometteurs, avec une croissance plus rapide et plus vigoureuse que celles obtenues avec les engrais chimiques », a-t-il expliqué.
De même, bien que certains producteurs agricoles aillent directement chercher les déchets à l’abattoir afin de les utiliser sur les périmètres maraîchers, les études scientifiques menées auraient révélé une énorme différence entre les déchets bruts puis les déchets combinés et travaillés. Ainsi, le Docteur explique que la solution obtenue après combinaison des déchets d’abattoirs (ovaires de bœufs et de moutons, la bouse et les eaux usées), a été appliquée sur une culture hors sol et une culture sur un espace d’environ 9 terrains, après l’étude du sol à exploiter.
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À cette application a répondu une floraison normale et une croissance remarquable des cultures, avec une grande différence entre l’utilisation des produits chimiques, ainsi que les déchets bruts d’animaux. Par ailleurs, il est à noter qu’« il faut forcément enlever non seulement le méthane, mais aussi tout ce qui est gaz contenu dans le biofertilisant obtenu, avant son application sur les terres agricoles. Ainsi faisant, le reste du produit est très riche en azote, en phosphore, en calcium et en potassium », a-t-il fait savoir.
Cette découverte ouvre ainsi, de nouvelles perspectives pour l’agriculture béninoise, en offrant une solution à la fois économique et écologique pour l’amélioration des rendements et pour la préservation de l’environnement.
Pour finir, il faut reconnaître que cette étude démontre qu’il est bien possible de transformer les déchets d’abattoirs en une ressource précieuse pour l’agriculture. Cette innovation pourrait révolutionner les pratiques agricoles au Bénin et inspirer d’autres pays à suivre cet exemple.
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Madeleine ATODJINOU