Les ménagères béninoises à de rude épreuve
(Le risque d’une nouvelle flambée des prix alimentaires reste élevé)
Les principales villes du Bénin sont actuellement confrontées à une hausse généralisée des prix des denrées alimentaires de grande consommation. Les produits tels que l’igname, la tomate, le piment et l’oignon frais, jadis accessibles, deviennent de plus en plus onéreux. Ce qui touche directement le panier de la ménagère. Cette augmentation des prix découle essentiellement d’une diminution de l’offre sur les marchés, accentuant les difficultés d’approvisionnement et aggravant les conditions de vie des ménages béninois.
Selon le dernier rapport publié le 02 mai 2025 par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’indice de référence des prix mondiaux des produits alimentaires a enregistré une hausse notable. En avril 2025, cet indice s’est établi à 128,3 points, marquant une augmentation de 1,0 % par rapport à mars et de 7,6 % par rapport à avril 2024. Le Bénin, dont l’économie est largement tributaire des importations alimentaires, n’est pas resté à l’abri de cette envolée des prix. Les céréales, la viande et les produits laitiers ont augmenté ont connu une augmentation.
L’Instad, dans son dernier rapport, souligne une montée généralisée des prix des denrées alimentaires, avec des produits vivriers essentiels tels que l’igname, dont le prix a considérablement augmenté. Ce phénomène est attribué à la fin des récoltes et à une baisse des arrivages en provenance des zones de production. La tomate et le piment frais, bien que partiellement importés du Togo et du Burkina Faso, subissent également des hausses notables, les importations n’étant pas suffisantes pour stabiliser les prix face à la diminution des stocks locaux. De son côté, l’oignon frais, largement consommé par les ménages, enregistre également une tendance haussière en raison de l’insuffisance des approvisionnements.
Toutefois, certains produits non alimentaires comme le ciment et l’essence « kpayo » présentent des baisses de prix, dues à un approvisionnement plus régulier et une meilleure organisation des circuits de distribution. Le ciment, en particulier, a vu ses prix chuter, sauf à Bohicon où ils sont restés stables. De même, le prix de l’essence « kpayo » a reculé dans plusieurs villes, une baisse attribuée à une meilleure fluidité des importations et à une stabilisation des circuits de distribution.
Cependant, ces fluctuations de prix pourraient également être influencées par des comportements spéculatifs. À quelques jours de la saison des pluies, période traditionnellement marquée par des perturbations des circuits de distribution, le risque d’une nouvelle flambée des prix alimentaires reste élevé. Déjà, les premières pluies compliquent cette situation. Cette flambée pourrait accentuer la pression sur le pouvoir d’achat des ménages béninois, déjà fortement éprouvés par la cherté de la vie.
Lire aussi : MARCHÉ MONDIAL DES CÉRÉALES : La campagne 2024-2025 sous le signe de l’équilibre fragile
Justin ADANDE