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ECONOMIE LOCALE : La banane plantain, un business florissant au second marché de Bohicon
Depuis trois 03 ans s’anime un nouveau marché à Bohicon. Il s’agit d’un second marché où la vente de la banane plantain prend de plus en plus de l’ampleur.
Par Megan Valère SOSSOU
Situé non loin de Gankon–Ponsa et précisément devant le cimetière central de Bohicon, le nouveau et second marché vivrier de Bohicon s’anime de plus en plus. Ils ont été nombreux à se faire déplacés du grand marché de Bohicon pour un second marché. Ces hommes et femmes vendeuses, revendeuses ou commerçantes étaient conviées à animer un marché de marque vivrière. Abandonné par la majorité des vendeuses qui y étaient prédisposées pour diverse raison dont la mévente, ce marché prend une autre tournure. La vente de la banane plantain.
Pourquoi, la vente de la banane plantain gagne de plus en plus de terrain dans ce marché ?
Jeudi 05 novembre 2020, il est 11h au second marché de Bohicon, le sieur Grégoire T. est déjà à son troisième convoie des bananes plantain au lieu de vente. Producteur de banane plantain, et originaire de Zogbodomey, il tente de se justifier « Nous avons l’habitude de passer par cette voie pour atteindre le grand marché avant. Mais à présent et depuis trois ans précisément que ce nouveau marché a été réalisé, nous ne faisons qu’écouler nos produits ici ». A l’en croire, c’est une coïncidence géographique. Eux qui ont l’habitude de transporter les bananes plantain de Canan dans la commune de Zogbodomey pour le grand marché de Bohicon jugent très stratégique cette nouvelle position de vente. La plus forte raison selon dame Houanssè, grossiste des bananes plantain, la majeur partie des consommateurs ou acheteurs les intercepte à cet endroit qu’ils ont finalement adopté. Ici, vous avez des grossistes qui vont expressément à la rencontre des producteurs convoyant des bananes plantain de la commune de Zogbodomey. Ces grossistes exercent leurs activités de manière informelle et ne disposent ni d’équipement pour la conservation du produit ni de documents de comptabilité ou de gestion de stock. Ils revendent la branche de banane plantain à 3500 FCFA voire 4000 FCFA.
« Nous achetons habituellement la branche de la banane plantain chez les producteurs à 2500 FCFA voire 3000 FCFA, des fois soulignant que si vous arrivez à payer plus de 05 branches vous ferez de bonnes affaires » confie dame Pélagie B. Il s’avère donc que la disponibilité des bananes plantain, la facilité du transport des produits même si ce n’est pas dans les normes exigées et la forte demande des consommateurs sur les marchés locaux constituent les facteurs déterminants le caractère lucratif des échanges commerciaux de la banane plantain au niveau local.
A cela s’ajoute le dynamisme des acteurs (producteurs, grossistes, détaillantes et consommateurs). Les femmes grossistes des bananes plantain animent généralement cinq 05 jours de marchés dans une semaine. Sauf en période de rareté où elles effectuent en moyenne deux marchés par semaine pour tenter de satisfaire une demande en hausse. Mais, les producteurs, eux, apportent les produits tous les jours du marché soit en l’espace de cinq jours. Dame Agoyi est détaillante elle n’attend que les échanges entre grossistes et producteurs pour débattre légèrement le prix chez les grossistes et desservir les consommateurs du centre-ville. Comme dame Agoyi, elles sont très nombreuses sur le marché à assurer la distribution finale du produit en se positionnant dans les grands marchés urbains, les marchés de quartier et les voies publiques où elles associent généralement la banane avec la vente des légumes et d’autres fruits.
La banana plantain améliore la sécurité alimentaire des populations
Soulignons que l’accès ou la disponibilité de ce fruit fortement consommé par la population des villes du centre Bénin permet la réduction des carences nutritionnelles. Car, il donne de l’énergie par excellence, 100 g de sa farine séchée par exemple contient 359 Kcal, 3,3 g de protides, 1,4 g de lipides, des vitamines A, B1, B2 et C, du calcium et du fer.
Toutefois, la filière de la banane plantain est confrontée à d’épineux problèmes dont le déficit hydrique, le foncier rural, l’insuffisance de crédits agricoles, l’inefficacité de la main d’œuvre, la baisse de la fertilité des sols, ainsi que les attaques de ravageurs (charançons, nématodes) choses qui favorisent malheureusement la baisse du rendement bananier.