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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ELEVAGE D’AULACODE :Comment s’y prendre avec ce rongeur sauvage d’Afrique

 ELEVAGE D’AULACODE :Comment s’y prendre avec ce rongeur sauvage d’Afrique

En Afrique occidentale et centrale, la viande de l’aulacode, rongeur sauvage, est très appréciée. Au milieu des années 80, le Bénin a créé une station d’élevage d’aulacodes dans le cadre du Projet bénino-allemand d’aulacodiculture – en collaboration avec l’Agence allemande pour la coopération technique (GIZ). Les objectifs de la station sont de développer des techniques pour assurer le succès de l’élevage d’aulacodes destinés à la production de viande et de vulgariser une souche domestiquée Cet article discute des critères de sélection appropriés pour l’élevage. A l’heure actuelle, il est recommandé de classer le matériel des femelles destinées à la sélection selon un «indice mère» qui englobe la taille de la portée, le poids au sevrage de la progéniture et l’intervalle entre parturitions. Le remplacement des femelles pour la sélection sera basée sur leur gain de poids vif individuel et sur l’indice mère. Les reproducteurs seront jugés selon leur docilité au 150e jour, leur gain de poids vif quotidien entre le 28e jour (sevrage) et le 150e jour, et selon l’indice mère de leur mère. Des analyses ultérieures sont nécessaires pour estimer les paramètres génétiques et l’impact économique de tous les caractères de sélection considérés.

Par Djibril AZONSI

En Afrique occidentale et centrale, l’engraissement des aulacodes (Thryonomys swinderianus) élevés en captivité étroite pourrait constituer une source de revenu complémentaire pour des petits éleveurs, comme il a été discuté préalablement dans cette revue (Baptist et Mensah, 1986). Dans le cadre de la coopération technique entre le Bénin et l’Allemagne, une station d’élevage d’aulacodes a été installée en 1984. Le Projet bénino-allemand d’aulacodiculture (PBAA), appuyé scientifiquement par l’université de Hohenheim, essaie de développer des conditions préliminaires nécessaires à la domestication des aulacodes en matière de sélection, hygiène et conduite d’élevage.

Attitude typique d’un aulacode mangeant une graminée – Typical posture of a cane rat eating grass – Actitud típica de una rata de cañaveral comiendo una gramínea.

Elevage en cages individuelles – Breeding in separate cages – Cría en jaulas individuales.

Une famille de reproduction (élevée en enclos) – A breeding family (pended) – Familia de reproducción (criada en un recinto cerrado).

De récents travaux de recherche ont permis de mieux connaître la reproduction, la croissance et le comportement des aulacodes élevés en captivité étroite (Mensah et Baptist, 1986; Adjanohoun, 1988; Schrage, 1990). En se basant sur les informations disponibles, le présent article donne un schéma de sélection simple pour l’élevage des aulacodes et tente de mettre en évidence les informations indispensables pour déterminer des critères de sélection appropriés.

Comportement

Pour la production d’aulacode en captivité étroite, deux types de comportement important ont été observés.

Faible docilité (typique des animaux sauvages). L’aulacode est craintif et a tendance à paniquer dans un milieu non familier. Pourtant, on rencontre fréquemment des individus dociles. Schrage (1990) s’est inspiré d’un test d’évaluation utilisé par Mensah (1983) pour mesurer la docilité des aulacodes élevés en cage. Ses études, portant sur 95 animaux mâles de six à 13 mois, montrent que la docilité est un caractère individuel d’une répétabilité estimée à 0,70 ± 0,13.

Agressivité. Elle existe entre mâles adultes ainsi qu’entre femelles provenant de familles différentes. Afin d’éviter l’agressivité entre les animaux, le PBAA a développé des modes d’élevage qui consistent en mise en cage individuelle des mâles à l’âge de cinq mois, ainsi que regroupement des femelles en familles de reproduction (Mensah et Baptist, 1986; Schrage, Mensah et Mack, 1987; Adoun, 1988).

Reproduction

La reproduction des aulacodes sauvages dans la nature est étroitement liée au photopériodisme et à l’alternance des saisons sèches et des pluies. Cependant, la femelle peut se reproduire tout au long de l’année. L’aulacode atteint la maturité sexuelle à quatre mois environ. La femelle n’extériorise pas de signes d’œstrus. L’ovulation serait induite par la présence du mâle (Adjanohoun, 1988).

En captivité, on a obtenu de meilleurs résultats quand les animaux étaient gardés en permanence dans des familles de reproduction (élevage en groupes polygames). A la station du PBAA, une famille comporte six à huit aulacodes et un géniteur. Les aulacodeaux sont sevrés à l’âge de 12 semaines. Aussitôt sevrées, les aulacodelles sont groupées pour former des familles de reproduction. Elles atteignent la maturité sexuelle à 6-7 mois, quand leur poids est de 1,2-1,5 kg. En raison de l’espace limité, les mâles sont d’abord élevés en groupes dès le sevrage jusqu’à cinq mois. Avant l’âge de la maturité sexuelle, ils sont transférés en cages individuelles ou dans les familles de reproduction…

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LE RURAL

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