PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
ELEVAGE DE LEZARD : Une activité très exigeante, peu pratiquée au Benin
Petit reptile saurien à quatre pattes et à longue queue, le lézard fait partie de l’ordre des « Squamates ». Il est un reptile capable de perdre sa queue pour échapper à ses prédateurs. Son élevage en vogue en Europe et moins pratiqué au Bénin, est conditionné par plusieurs dispositions techniques à prendre par l’éleveur.
Yélian Martine AWELE
Recouvert d’écailles, le lézard existe sous différentes formes : « Pogona, Geckos, Iguanes, Uroplatus, Anolis, Salvator, Gastropholis, Sceloporus, Corytophanes, etc. ». Olivier Antonin, l’un des premiers éleveurs français de lézards depuis une dizaine d’années, élève de nombreuses espèces notamment l’Uromastryx. Ce dernier explique que certains indices permettent de distinguer le mâle de la femelle. « Le ventre est blanchâtre chez la femelle mais jaune-orangé, saumon ou blanchâtre chez le mâle qui possède également parfois des écailles bleues vives sur les flancs. Se prononçant sur le mode de reproduction du lézard, le spécialiste affirme :
« Les lézards ovipares pondent des œufs : l’embryon se développe dans un œuf à l’extérieur du corps de la femelle. Les lézards ovo-vipares ne pondent pas d’œufs et donnent directement naissance à des bébés ; cependant, le développement de l’embryon se fait tout de même dans un œuf à l’intérieur du corps de la femelle. »
Le terme qui désigne les bébés lézards est : « lézardeau », dit-il.
Bien entendu, pour obtenir des bébés lézards, il est indispensable de posséder un mâle et une femelle de la même espèce. « L’élevage des lézards, comme toute activité concernant les êtres vivants, est soumis à beaucoup d’aléas et il est souvent difficile d’en prendre en compte toutes les variables. C’est pour cette raison que le risque d’un échec est toujours présent. Cependant, il est possible de minimiser ce risque en se donnant des règles de base », fait savoir Franck SUGEGORRIA, éleveur de reptiles.
Règles élémentaires pour l’élevage des lézards
Selon les spécialistes, pour faire l’élevage des lézards, il faut créer une série de zones graduellement éclairées. Le lézard doit pouvoir se prélasser à la chaleur de la lumière, mais il doit aussi pouvoir profiter de zones ombrages et fraiches. Il est même recommandé d’éteindre les lumières pendant la nuit car le lézard a besoin d’obscurité pour dormir. S’agissant des lézards sauvages, il convient de les placer dans un terrarium avec une coupelle d’eau en permanence et de les nourrir d’insectes sauvages ramassés dans des zones non polluées. Le lézard des murailles se nourrit principalement d’insectes (mouches, fourmis), mais aussi de quelques araignées, de petits mollusques comme des escargots, de quelques cloportes et de lombrics. A cet effet, il est important de réunir le maximum d’informations sur l’écologie de l’espèce et sur les résultats d’autres éleveurs qui ont déjà une expérience dans ce domaine. D’une part, l’extrapolation des données du milieu naturel et leur application en captivité peut être faussée par la grande différence des deux environnements. D’autre part, l’expérience des autres éleveurs peut être relative, approximative, mal communiquée ou mal comprise.
L’essentiel à ce moment-là est de savoir lire et analyser les résultats positifs obtenus au cours d’une saison et, surtout, les résultats négatifs pour remettre en question à tout moment sa manière de faire et ainsi améliorer les paramètres d’élevage. Dans une même pièce d’élevage, il est très difficile, voire impossible, d’élever des lézards provenant de régions climatiques très différentes. En fonction de leur aire de répartition, les animaux ont des exigences spécifiques en ce qui concerne la photopériode, la température, l’hygrométrie. Dr Claude Grenot, fort de quatorze ans d’expérience dans l’étude d’Uromastyx acanthinura au Sahara nord-occidental, a insisté sur l’importance du facteur microclimatique pour la compréhension de l’écologie des lézards déserticoles.
« Les lézards déserticoles sont soumis, en milieu naturel, à des variations saisonnières de photopériode et de température très marquées, tandis que l’hygrométrie est, en général, plutôt basse. Il est alors difficile, sans influencer les conditions existantes dans les terrariums désertiques, d’élever dans la même pièce des lézards qui proviennent d’un biotope tropical, où il n’y a pas de variation significative de photopériode et où l’hygrométrie est élevée »,
note-t-il. De ce fait, il est assez problématique de maintenir ensemble Pogona et Uromastyx, étant donné que ces deux genres nécessitent un hivernage et un régime alimentaire différents qu’on ne peut pas recréer dans le même terrarium. L’un des deux genres sera ainsi défavorisé par rapport à l’autre. « Si, par exemple, on mélange Pogona et Eublepharis ou Crotaphytus, il existe une réelle possibilité que les Pogona mangent ou mutilent les Eublepharis et Crotaphytus », explique Olivier Antonin, éleveur d’Uromastyx.
Au Bénin, les élevages sont tous pratiqués dans des enclos (quarantaine ou forêt) de 800 à 3000 m² environ, couverts d’une végétation dense herbacée et d’arbustes.