ÉTHRELAGE : Les gestes à bannir et les règles d’or pour un résultat qualitatif
Au nombre des filières prioritaires au Bénin, figure l’ananas dont la production nécessite des apports complémentaires. L’opération d’éthrelage de l’ananas en cours de production, bien que bénéfique, expose à des risques lorsqu’elle est mal exécutée.
Maëlle ANATO
Connu sous le nom d’éthéfon, l’ethrel est un régulateur de croissance utilisé dans les cultures pour favoriser le mûrissement des fruits et accroître la coloration des fruits. L’éthrelage est une technique qui consiste à pulvériser cette substance sur les fruits d’ananas durant le processus de production. Elle se fait en fin de cycle, c’est-à-dire 8 à 10 jours avant la récolte. Selon Prospère Agossou Sagbo, Directeur Général de l’Agence Territoriale de Développement Agricole du pôle 7 où cette filière est un pilier, l’ethrelage est une opération délicate dont la réussite influence fortement la qualité sanitaire de l’ananas sur le marché d’exportation.
En effet, pour obtenir des fruits d’une belle coloration uniforme jaune et de qualité irréprochable, certains gestes doivent être bannis. Tout d’abord, il faut éviter l’utilisation d’un équipement ayant servi à une opération antérieure ou en mauvais état. La contamination du matériel pourrait occasionner un mélange inapproprié de l’éthéphon avec d’autres produits chimiques. L’ethreleur a l’obligation de veiller à la neutralité de l’équipement et contrôler le bon fonctionnement de la buse. Ensuite, il est interdit de dépasser la dose réglementaire. Une quantité excessive d’ethrel pourrait non seulement entraîner un mûrissement prématuré des fruits mais aussi altérer leur qualité gustative et réduire la durée de conservation. L’agent doit strictement respecter la dose moyenne de 40 ml de l’éthéphon équivalents à 16 litres d’eau pour 200 fruits en moyenne.
De même, il est déconseillé de refaire l’opération après une pluie ou en cas de doute. En effet, l’eau de ruissellement a la capacité de diluer la solution pulvérisée sur les fruits. En conséquence, elle contamine le sol et les eaux environnantes. L’arrosage des fruits ne doit pas être fait d’un seul côté. La coloration homogène exige un arrosage sur toute la circonférence du fruit.
Par ailleurs, depuis le rappel de l’ananas béninois sur le marché européen, les responsables agricoles mettent les bouchées doubles pour l’exécution rigoureuse de cette opération. De ce fait, il sera délivré aux agents formés sur les bonnes pratiques d’éthrelage des certificats. Les agents surpris avec des équipements sans avoir obtenu la certification d’éthrelage seront passibles de poursuites judiciaires. Il faut préciser que les sanctions s’étendent également aux exportateurs et commerçants en faute. Les responsables prévoient une destruction immédiate des ananas dans le cas où les analyses révèlent un écart par rapport à la norme.