ETUDES DE CAPACITÉS DE CHARGE DES LACS TOHO ET HLAN
Deux écosystèmes susceptibles d’abriter des infrastructures aquacoles
Avec le besoin accru de poisson d’élevage, il devient plus que nécessaire d’évaluer l’état des écosystèmes pour déterminer leurs capacités de charge, afin de permettre aux pisciculteurs de s’y installer en toute quiétude. Les lacs Toho et Hlan ont fait l’objet d’une étude de capacités de charge, dont les rapports viennent d’être validés par le comité technique réuni en atelier au siège de l’ATDA du pôle 7.
Cédric Joawo BAKPE
Cet atelier de validation des versions finales des rapports d’études de capacités de charge des lacs Toho et Hlan fait suite à une première concertation des parties prenantes le 24 octobre 2023, au cours de laquelle des suggestions ont été formulées quant aux rapports élaborés. Il convient donc de s’assurer que ces suggestions ont été prises en compte, c’est la raison de la tenue de cet ultime atelier, a précisé Eugène DESSOUASSI, le Chef du programme aquaculture de l’ATDA du pôle 7.
À propos de l’étude de capacités de charge
Cette étude a pris en compte plusieurs paramètres, dont les caractéristiques physiques et chimiques des lacs, l’analyse des activités humaines passées dans les régions des deux lacs, l’estimation de la capacité de support des lacs en termes de densité d’espèces et de production aquacole, l’évaluation des risques potentiels associés à l’augmentation des activités aquacoles, et bien d’autres. Selon Aubin AKOTCHEOU, Chef de division semences et intrants aquacoles à la Direction de la production halieutique, « les résultats obtenus ont permis de prendre connaissance d’un certain nombre d’informations qui n’existaient pas sur ces écosystèmes aquatiques et qui aujourd’hui peuvent orienter et permettre de prendre des décisions quant à l’installation des infrastructures aquacoles au niveau de ces plans d’eau. » Cela émerveille les acteurs de la filière, en particulier Aubin TOKPON, Technicien au sein de l’interprofession du poisson d’élevage du Bénin, qui fait remarquer que « par le passé, il n’y a pas vraiment eu de travaux de recherches sur les écosystèmes aquatiques », avant de se réjouir de ce travail qui a été mené et qui, selon lui, donne déjà beaucoup de pistes à propos de l’exploitation de l’optimum de production des plans d’eau.
Il faut noter qu’à l’issue de l’évaluation, il a été constaté un certain nombre de périodes propices à la production de poisson. En considérant ces périodes, il serait plus aisé d’encadrer et d’orienter les acteurs à maximiser la production pour permettre de relever les niveaux de production. Tout ce travail bien fait pourrait rassurer les bailleurs, pense Didier DOSSEH, représentant la Direction de la planification, de l’administration et des Finances à cet atelier. De surcroît, « il faut sensibiliser la population sur tout ce qui est source de pollution de ces lacs, les réduire afin d’aboutir à des capacités plus élevées », souligne Antoine CHIKOU, Enseignant Chercheur à la faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey Calavi.
Tout ceci augure d’un meilleur lendemain pour la production aquacole au Bénin, conformément aux ambitions du gouvernement qui est de produire 20 000 tonnes de poissons. Avec une contribution de 3 % au PIB, l’aquaculture joue un rôle très important dans l’économie du Bénin.