À l’approche de la tabaski 2025, le Niger a décidé d’interdire l’exportation de bétail. Une mesure qui provoque la colère des éleveurs nigériens, inquiets de lourdes pertes économiques. Cette décision, déjà appliquée l’année dernière, pourrait également affecter les marchés voisins comme le Nigeria ou la Côte d’Ivoire.
À quelques semaines de la célébration de la tabaski 2025, le gouvernement nigérien a annoncé l’interdiction de l’exportation de bétail. La décision, rendue publique le vendredi 9 mai par le ministère du Commerce, suscite un vif mécontentement chez les éleveurs. Selon ces derniers, cette mesure risque de leur faire perdre des revenus considérables pendant cette période de forte demande.
Le Niger, qui est habituellement un important exportateur de bétail vers des pays comme le Nigeria ou la Côte d’Ivoire, pourrait voir ses éleveurs privés d’un débouché majeur. La Fédération ensemble pour l’élevage, regroupant une cinquantaine d’associations du secteur, demande la levée immédiate de cette interdiction ou, à défaut, sa limitation aux seuls moutons jusqu’à la fin de la tabaski. Elle propose que les autres espèces vaches, chèvres, chameaux restent autorisées à l’export.
Même si le gouvernement n’a pas officiellement justifié cette interdiction, plusieurs éléments permettent de comprendre cette décision. L’insécurité grandissante dans certaines zones du pays rend difficile l’acheminement du bétail vers les centres urbains. Les attaques de groupes jihadistes armés, responsables de nombreux vols de bétail, perturbent fortement la chaîne d’approvisionnement. Ce contexte tend à réduire l’offre sur les marchés locaux, contribuant ainsi à une flambée des prix en amont de la tabaski. L’interdiction de l’exportation de bétail vise donc à contenir les hausses de prix en maintenant les animaux sur le territoire national.
Cependant, pour les éleveurs, cette politique risque de se retourner contre eux. « Si nous ne pouvons pas vendre à l’extérieur, nous perdrons une grande partie de nos revenus », dénoncent plusieurs d’entre eux. La Fédération estime que le bétail représente une source vitale pour des milliers de familles et que la tabaski est un moment stratégique pour rentabiliser l’élevage.
Au-delà du Niger, cette mesure pourrait avoir des conséquences pour les pays importateurs de la région. Le Nigeria et la Côte d’Ivoire, qui s’approvisionnent en grande partie au Niger pour les besoins de la tabaski, pourraient être confrontés à une pénurie d’animaux, avec des hausses de prix à la clé.
Ainsi, à l’approche de la tabaski 2025, l’interdiction d’exportation de bétail décidée par le Niger soulève de vives inquiétudes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
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Innocent AGBOESSI