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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

FÊTES DE FIN D’ANNÉE AU GRAND MARCHE DANTOKPA: Des étalages inondés par les produits d’ailleurs au détriment des produits locaux

 FÊTES  DE FIN D’ANNÉE AU GRAND MARCHE DANTOKPA:  Des étalages inondés par les produits d’ailleurs au détriment des produits locaux

C’est la période des fêtes de fin d’année. Une période propice pour les commerçants de se réjouir en termes de liquidité si l’année n’a pas été rose. Le moment est favorable à la vente des vêtements de toutes sortes, des produits de décoration, des denrées alimentaires et autres. Une équipe de la Rédaction de Le Rural Bénin TV a effectué une descente dans le marché Dantokpa pour constater de visu l’ambiance de vente qui s’y règne à quelques jours de ces fêtes de fin d’années.

Par Laure Lekossa

11 h ce mercredi 23 Décembre 2020. Nous sommes en plein cœur du marché Dantokpa, le plus grand marché de l’Afrique de l’Ouest. Malgré la chaleur étouffante des rayons du soleil ce mercredi, le marché Dantokpa n’a pas manqué d’accueillir des visiteurs comme d’habitude. Juste à l’entrée de ce marché logé dans la métropole béninoise, se trouve des bonnes dames assis devant leurs divers étalages attendant impatiemment l’arrivée des clients. Le scénario quotidien de ce grand centre de fréquentation bat son plein. Des cris de vendeuses en pleine publicité de leurs marchandises vers lesquelles elles invitent des clients et visiteurs s’entremêlent. Les légumes, les condiments, les friperies, les boissons, les pagnes, les jouets, les chaussures bref tout le nécessaire pour célébrer en beauté ces fêtes de fin d’année. Du côté de la voie aller-retour qui sépare de part et d’autre le marché, des pousse-poussiers crient leur « ago-ago », appelant à céder le passage. C’est le même spectacle qui s’observe au cœur du marché et dans les différents allés où en vain, vous vous lassez à réclamer le passage.

Un tour au niveau des vendeuses de boissons installées le long de la voie passant sous le pont du marché dantokpa et puis le constat est fait. Les bonnes dames se précipitent, courent pour aller à la rencontre des clients leur présentant leurs divers produits. D’autres par contre, ont le visage tout renfermé, espérant la livraison de la majorité de leurs produits avant le coucher du soleil. Dame Agbokou est une vendeuse de boissons. Sur son stand, on retrouve presque tous types de boissons dont les liqueurs et les canettes. La vendeuse se plaint d’une mévente totale. « Lorsque la fête s’approche, tout le marché est calme, les gens ne viennent pas acheter, tout est calme, on ne sent même pas qu’il y a une fête qui s’approche. Cette année, c’est encore pire sinon l’année passée, déjà en décembre, nous arrivons à finir tous nos stocks mais c’est tout le contraire cette année, je n’ai même pas encore vendu le tiers de mes produits alors que nous sommes à quelques jours des fêtes de fin d’année » confie-t-elle. Dame Hélène Adanhondji, autre vendeuse de liqueur de la place confirme « quand nous venons au marché difficilement, nous arrivons à atteindre 25 .000 FCFA de vente dans une journée. Avant, nous disions que nous ne vendons pas mais la situation actuelle est pire que ce qu’on observait autrefois à l’approche des fêtes». Elle pointe du doigt la situation socio-économique actuelle du pays « les gens quittaient le Nigéria, la Côte d’Ivoire parfois pour venir acheter les liqueurs chez nous. Mais avec l’arrivée de la pandémie du coronavirus, plus personne ne vient maintenant comme avant. Nous ne vendons pas du tout. Si la fête s’approche, c’est depuis le mois de novembre que nous le sentons et nous vendons énormément ce qui fait que nous trouvons assez d’argent pour fêter aussi avec nos familles. Mais cette année avec cette maladie, c’est tout le contraire » explique-t-elle.

Quand les produits importés occupent les pensées des consommateurs

Sur la majorité des étalages des vendeuses des produits alimentaires, se retrouve en grande partie les produits importés. Interrogé Dame Agbokou affirme qu’elle expose tout de même sur son stand des produits locaux comme les jus de fruits. Néanmoins affirme-t-elle, l’écoulement de ces produits n’est pas comparable à ceux importés. « Je vends aussi les jus de chez nous mais les clients n’achète pas ça comme les autres boissons. C’est quelques rares personnes qui viennent ici au marché demander ces produits parfois on expose et on vend même pas .Les Béninois sont déjà habitués à consommer les produits importés surtout quand il y a la fête comme ça, personne n’aime gaspiller son argent pour dire qu’il veut prendre les locaux. C’est ce qui fait que nous priorisons plus les produits importés » note-elle.

Lydie Agbotohou étant venu faire des empreintes au marché dans le cadre des préparatifs pour ces fêtes de fin d’année, fait savoir quant à elle « ce qui est de chez nous est toutefois prenable parce que on sent que la qualité y est mais sur le marché les choses importés captent plus l’attention que les produits locaux. Les bonnes dames vendent les produits de chez nous mais ils ne sont pas valorisés, on ne sent vraiment pas que ces produits locaux sont exposés c’est quelques-uns seulement qu’on aperçoit. Et c’est aussi une question d’habitude moi je ne suis pas trop habituée à prendre les jus de fruits quand bien même c’est bon pour la santé. Les béninois adorent et préfèrent plus les produits importés parce qu’on n’aperçoit pas encore la valeur de nos produits. C’est le constat général et cela ne date pas d’aujourd’hui ».

Rencontrée à gbogbanou , dame Juliette Fayomi vendeuse de produits alimentaires après avoir décrié l’ambiance morose que vit le marché au quotidien en cette période de fin d’année, souligne que la consommation des produits locaux au niveau des béninois n’est pas encore une question de priorité « Ici sur mon stand , je vends toutes sortes de produits alimentaires mais personne ne viendra ici te demander du riz local , c’est très rare quand les clients viennent c’est ce qu’ils sont habitués à consommer qu’ils vont te demander et c’est de notre devoir de les satisfaire.

Mais ils n’accordent pas trop d’importance aux produits de chez nous ; ce qui fait que nous aussi en tant que commerçants nous ne nous dérangeons pas assez pour occuper nos boutiques rien que de ces produits » a-t-elle laissé entendre.

Consommer des produits locaux c’est contribuer au développement de l’économie nationale. Pour faire de la consommation locale un des piliers du développement du Bénin, des actions s’imposent. Toutefois le gouvernement Béninois se retrouve déjà dans cette logique pour instaurer dans les habitudes alimentaires des béninois la consommation locale. Mais en attendant malgré la morosité économique que décrient commerçants et acheteurs, les préparatifs pour ces fêtes de fin d’année vont bon train.

LE RURAL

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