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FÊTES DE FIN D’ANNÉE DANS LE ZOU :Une véritable guerre des prix de poulets locaux et importés sur le marché

 FÊTES DE FIN D’ANNÉE DANS LE ZOU :Une véritable guerre des prix de poulets locaux et importés sur le marché

Au Bénin, la viande joue un rôle important dans l’alimentation de nombreuses familles en période de fête. La consommation de volaille a progressé plus rapidement que celle de toutes les autres viandes ces dernières décennies. Les poulets locaux et importés sont constamment au cœur des restaurations festives avec à la clé sur le marché une rude concurrence de leurs prix.

Par Megan Valère SOSSOU

En quête de sources de protéines bon marché, les consommateurs béninois en période de fête comme celle-ci, prisent la viande de la volaille surtout celle du poulet. Or, la filière avicole béninoise est largement dominée par l’import de poulets surgelés avec la hausse de la demande. Ces importations qui ont notamment explosé depuis le début des années 2000, renseigne une source, proviennent essentiellement du Brésil, des USA et des pays de l’Union Européenne. Cette situation a bouleversé sur le marché la vente de la production locale au détriment de celle importée. L’augmentation des importations, favorisée non seulement par la hausse de la demande de la part des consommateurs béninois mais aussi par la faiblesse de la production locale, explique l’aviculteur Eric Dadjo.

L’écart se creuse aussi bien en matière de qualité que de prix

1500 FCFA l’unité du poulet de chair importé contre 1700 FCFA voire 2000 FCFA pour l’unité du poulet de chair local. Telle est la guerre des prix autour de la viande la plus consommée au Bénin en période de fêtes. L’écart se creuse aussi bien en matière de qualité que de prix. Il est vrai que sans l’importation, le pays ne peut pas s’en sortir face à la forte demande en viande de poulet soutient l’entrepreneur en élevage des poulets, Bertin Degnon.

« Je vends le kilogramme de mon poulet de chair à 1800 FCFA et je n’en ai pas encore vendu une vingtaine bien que la demande soit forte. J’ai fait un tour chez les vendeuses de poulet de chair importé, chose non curieuse, les cartons de poulet se vident à la minute ».

Conscient de cette concurrence qu’il juge « déloyale », l’entrepreneur en élevage des poulets, Bertin Degnon met en avant la qualité des produits locaux. Il rappelle que la plupart des poulets locaux sont nourris aux grains de maïs de chez nous, cultivés sans OGM et donc biologique. Dame Nanssi est revendeuse de poulet de chair importé à Bohicon, elle s’explique « nous aussi payons et revendons les poulets. Sur le carton de poulet à peine nous avons un bénéfice de 1000 FCFA. Nous aurions pu aider nos frères producteurs de poulets locaux mais il se trouve que les consommateurs apprécient plus les poulets importés certainement à cause de leurs prix bas ».Les entrepreneurs, unanimement implorent des décisions gouvernementales d’interdiction de l’importation des poulets de chair et des œufs de tables surtout en périodes de fête. Chose qui contribuera, selon ces derniers à leur donner un coup de pouce dans leurs efforts.

En revanche, certains spécialistes en agroéconomie, pensent que la chaine de valeur du poulet de chair pour répondre à la demande élevée ne doit pas exister sans les acteurs du froid et de la climatisation, de la transformation et de la commercialisation. Bien qu’il nourrit plus l’économie extérieure, elle participe à créer des revenus à l’interne et à satisfaire la demande en attendant que la production locale soit structurée et soutenue.

Le gouvernement appelé au secours

Pour l’aviculteur, Eric Dadjo, la filière locale avicole n’est pas pour autant vouée à la disparition, les entrepreneurs locaux dans l’aviculture ont encore leur place sur ce marché en plein développement à condition de repenser le secteur avec le soutien du gouvernement.

Il est donc clair que la filière avicole béninoise surtout celle des poulets locaux éprouve d’énormes difficultés à être efficace face à l’importation. Une tendance que les producteurs locaux entendent renverser, malgré les conditions, encore rudimentaires de la production locale.

Mais, il faut retenir que le gouvernement peut toujours prendre des mesures de protection fortes à travers le soutien financier et technique aux entrepreneures, l’application des tarifs élevés ou des interdictions d’importation à des moments clés. Alors, si de telles mesures sont prises, qu’est ce qui peut bien alimenter en l’habituelle guerre des prix liés à l’achat des poulets de chair importés et locaux ?

LE RURAL

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