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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

FILIÈRE MARAÎCHÈRE À BOHICON: Le site expérimental de Saclo en perte de vitesse

 FILIÈRE MARAÎCHÈRE  À BOHICON: Le site expérimental de Saclo en perte de vitesse

Étendu sur un espace d’environ quatre hectares, le projet de promotion de la filière maraîchère à Bohicon vit des moments douloureux. Actes d’incivisme, problèmes d’eau et concurrence déloyale des produits maraîchers non bios. Ce sont là, les problèmes qui freinent l’ascension de cette activité sur le site de saclo, dans la commune de Bohicon.

Par Megan Valère SOSSOU

Mise en place en 2017 par la mairie de Bohicon en collaboration avec ses partenaires, le projet de promotion de la filière maraîchère pour non seulement promouvoir le maraîchage biologique, mais aussi créer des emplois au sein de la jeunesse de la commune de Bohicon. Alors qu’il était bien exploité par des jeunes et des femmes de différentes contrées de Bohicon, sous le contrôle de la mairie de Bohicon, ce site géré par la coopérative Sêtondji, s’est presque vidé. Broussaille par ci, assèchement des cultures par-là, des bassins d’eau plus que secs, un dispositif d’approvisionnement en eau non efficace. Le constat est alarmant. Vick CODJIA est maraîchère. Elle est la seule à continuer de marquer de sa présence, de toute la vingtaine de personnes qui avait l’habitude de travailler sur le site. Elle se confie « C’est la manifestation de la bonne volonté de la mairie de Bohicon qui nous a permis d’avoir ce joyau ». « Mais l’insuffisance et récemment la non-disponibilité de l’eau ont ralenti les activités sur le site ».

Ce projet a mis à la disposition de ces hommes et femmes de nombreux matériels de travail. Ce qui a d’ailleurs permis selon les dires de dame Vick CODJIA de produire une variété de produits biologiques en quantité et de qualité dont la tomate, le piment, les légumes, les choux, carottes, laitues, les papayers améliorés, etc. Mais depuis que le site a été victime de cambriolage avec pour conséquence, le vol de cinq (5) kits solaires servant de générateur d’énergie au dispositif d’approvisionnement en eau, la production n’est plus optimale. Beaucoup se sont découragés. « Je suis actuellement la seule personne à continuer d’être présente sur le site ». La non-disponibilité de l’eau pointée du doigt.

À l’origine, le vol des kits solaires du dispositif d’approvisionnement en eau

Selon dame Édith Akouegninou, Présidente de la coopérative Sêtondji et responsable de la gestion du site, ces actes d’incivisme sont à la base du ralentissement des travaux sur le site et du découragement des maraîchères. À l’en croire, c’est un revenu de moins pour ces hommes et femmes qui ont pris l’habitude de tenir les charges ménagères grâce aux revenus générés par leurs activités sur ce site. Venu sur le site avec son tricycle pour s’approvisionner en légumes de grande quantité à l’occasion d’une cérémonie, Ferdinand se rafraîchit la mémoire, « Sur ce site, avant, il est possible de trouver une quantité suffisante de légumes qui peuvent être servi à plus 1000 personnes à une cérémonie ». Tout en saisissant l’occasion, il en appelle à la diligence des responsables pour que des solutions soient trouvées.

Des manques à gagner qui visiblement renforcent les inquiétudes de dame Vick CODJIA qui ne perd point espoir. « Je crois que les problèmes sont remontés au fur et à mesure pour être résolus afin de permettre à la population de continuer à bénéficier de nos produits ». Néanmoins, elle informe que le site a été victime maintes fois de cambriolage qui lui a coûté à chaque fois des kits solaires. Ces derniers qui à peine ne servaient qu’à électrifier et à pomper de l’eau que pendant 20 min puis actuellement réduits à 4 minutes.

À ces problèmes s’ajoute la concurrence déloyale sur le marché des produits maraîchers cultivés avec l’application d’engrais chimique. Les légumes produits biologiquement sont vendus au même prix que les autres produits se désole dame Vick CODJIA, maraîchère, faisant savoir qu’il n’y a qu’une frange de la population qui comprend l’importance de manger bio et d’en payer le prix. Des actes d’incivisme, à la problématique de l’eau, en passant par la concurrence déloyale, il y a de quoi fait perdre de la vitesse à cette vision du projet de promouvoir la filière maraîchère dans la commune de Bohicon. Il est important selon le technicien agronome Jonas GNANHLO de renforcer les mesures de sécurité, de faire la clôture du site, de disposer des réceptacles d’eau pour stocker les eaux de ruissellement sans oublier de renforcer les capacités des personnes exerçants sur le site.

Pour rappel, le maraîchage contribue au PIB agricole du Bénin pour une dizaine de pourcentages selon l’Institut National de Statistique et d’Analyse Economique. Les cultures maraîchères, en raison de leur forte capacité à contribuer à la création d’emplois et de revenus aux populations surtout les jeunes et les femmes en plus de leur rôle dans le maintien de la sécurité alimentaire, l’amélioration par la valorisation des déchets ménagers et industriels ont été retenues parmi les filières agricoles à haute valeur ajoutée à promouvoir au Bénin.

LE RURAL

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