FINANCEMENT DE LA RECHERCHE AGRICOLE SOUS-RÉGIONALE : Le CORAF lance les débats sur l’implication du secteur privé à Cotonou

Ce lundi 15 avril 2024 à l’hôtel Golden Tulip de Cotonou, la 14è Assemblée Générale du Conseil Ouest et Centre Africain pour la Recherche et le développement Agricole (CORAF) a été lancée. Basées sur l’implication du secteur privé dans la recherche agricole, ces assises promettent d’être fructueuses.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Les travaux de cette 14è Assemblée Générale du CORAF ont démarré en présence du Ministre de l’agriculture béninoise, Gaston Dossouhoui et de son homologue de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladekan. Dans un contexte de crise récurrente, il est impérieux que les systèmes de productions agricoles dans l’espace africain soient résilients. Cette résilience passe par la transformation profonde du secteur agricole.

A l’évidence, continuer à faire l’agriculture comme auparavant n’est pas la solution de demain. Il faut donc aller vers la transformation de cette dernière par les nouvelles technologies plus productives respectueuses de la préservation des ressources naturelles et de l’environnement. Alors, l’adoption de technologies et d’innovations de qualité, l’accès au marché, le libre échange et les cadres réglementaires adéquats sont des conditions nécessaires pour accroitre la productivité de l’agriculture et transformer les systèmes alimentaires pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. D’où, le rôle et l’importance des systèmes de recherche agricole dans la marche des pays africains vers l’essor agricole. Or, « la recherche agricole est confrontée à des contraintes liées à des pesanteurs d’ordre structurel et des problèmes d’orientations de politiques, de moyens pour développer et valoriser les résultats », a fait savoir le Ministre Dossouhoui. C’est ce qui justifie donc le thème choisi à l’occasion de cette assemblée générale : « Accroitre la collaboration avec le secteur privé en Afrique de l’Ouest et du Centre afin d’atténuer l’impact des crises climatique, sanitaire et sécuritaire en agriculture ».

En effet, selon le ministre, les dépenses dans la recherche agricole en Afrique sont dépendantes. Pour lui, « il faudra diversifier les sources de financement des activités de recherches et de vulgarisation ». Dans la même lancée, la Représentante des partenaires techniques et financiers à cette rencontre, Dr Fatimata Ndoye Niane, soutient que malgré les efforts consentis par les États africains avec l’appui des partenaires au développement, les investissements publics demeurent insuffisants par rapport aux énormes besoins du secteur agricole et il est du ressort des gouvernements d’en faire davantage. Elle affirme : « Il est temps pour l’Afrique de baliser toutes les voies de la transformation structurelle de l’agriculture africaine car l’agriculture est l’avenir de l’Afrique ».

Les actuelles crises au cœur des débats

Durant cette première journée consacrée au lancement officiel de cette rencontre et au déroulement d’autres évènements y afférents, les participants ont mené des réflexions sur diverses thématiques à travers des présentations ainsi que des panels de discussion.  Allant des rôles que jouent les acteurs agricoles dans l’atténuation des risques ou impacts au partage d’expériences de mise en œuvre des ODD en Afrique en passant par celle des plans nationaux d’adaptions au changement climatique, ces thèmes ont permis aux participants d’apprécier les efforts fournis dans plusieurs pays et faire des propositions pour sauter certains verrous.

Par ailleurs, Dr Angela Moreno, présidente du Conseil d’Administration du CORAF, a exprimé sa gratitude envers le gouvernement du Bénin pour avoir accepté la tenue de cette assemblée générale sur son sol 14 ans après. Pour elle, il s’agit d’une décision qui prouve l’engagement du Bénin à accompagner le développement agricole. Elle a souhaité que les travaux de ces assises déroulent dans un esprit d’ouverture et d’innovation pour « bâtir un futur meilleur à l’agriculture ouest et centre africaine ».

La 14è assemblée générale du CORAF promet ainsi d’être un rendez-vous riche en discussions susceptibles d’aboutir à des résolutions concluantes pour un meilleur financement de la recherche agricole en Afrique. De façon plus précise, ces travaux qui s’achèvent le mercredi 17 avril 2024 vont permettre de définir, dans l’espace géographique de l’Institut, les mécanismes pour l’accroissement de la collaboration avec le secteur privé dans toutes les stratégies de production agricole au regard des enjeux d’adaptation aux effets du changement climatique, des défis liés à l’atteinte des ODD et de valorisation des résultats issus de la recherche agricole.