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FROMAGE ISSU DU LAIT DE VACHE : Un travail familial et culturel chez les peulhs
L’extraction du lait de vache est une activité importante et traditionnelle pour les éleveurs peulhs. Chaque jour, dès le réveil, les habitants du camp peulhs Bèyèrou, situé à quelques kilomètres du centre-ville de Parakou, s’affairent à cette tâche. Ensuite, leurs femmes, devant chaque tente, procèdent immédiatement à la transformation du lait en fromage, encore appelé « Wagachi » en langue locale. Cette activité constitue pour eux un savoir-faire qu’ils transmettent de génération en génération et qui renforce les liens familiaux et communautaires.
Fromages du lait de vache.
Bambo Nestor NOANTI
De l’élevage, passant par l’extraction du lait à la transformation, les hommes et les femmes collaborent harmonieusement. Chacun apporte son expertise et son énergie à chaque étape. « Chaque matin, nous nous précipitons pour extraire le lait de vache entre 8h et 9h. Une fois cette tâche accomplie, nos épouses enchaînent la transformation du lait en fromage pendant que nous nous rendons au pâturage », explique Djima Gouge, éleveur de bétails résidant au camp peulh de Bèyèrou à Parakou.
La transformation du lait de vache en fromage suit des étapes bien précises. Selon Dado Bio, transformatrice, cette fabrication nécessite deux éléments incontournables. Il s’agit du lait frais et la sève d’une plante dénommée Calotropis procera. A cet effet, le lait est d’abord tamisé avant la transformation proprement dite. « Ensuite, nous chauffons le lait à une température spécifique puis nous ajoutons la sève de cette plante et mélangeons le tout », explique-t-elle. Cette étape franchie, Dado Gado laisse le mélange cuire à feu doux pendant quelques minutes. Peu de temps après, le lait passe d’un état liquide à un état semi-solide. A ce moment précis, elle filtre le mélange à l’aide de petites passoires pour enfin donner une forme ronde au fromage obtenu.
Il existe cependant des pratiques à éviter pendant son processus de fabrication. Selon Amina Mahamadou Danda, Docteur spécialiste en Pharmaco-nutrition et en toxicologie moléculaire au Centre Hospitalier Universitaire Départemental du Borgou (Chudb), il s’agit de l’utilisation des mauvais ustensiles de cuisine. Ces derniers, notifie-t-elle, facilitent le détachement et la pénétration des particules ayant servi à la fabrication du matériel dans le fromage. Alors que les effets de ces particules sont néfastes pour l’organisme humain. Pour mettre le consommateur à l’abri de ces effets nuisibles, la spécialiste conseille: l’utilisation des ustensiles de cuisine modernes tels que les marmites avec un revêtement antiadhésif et autres ; l’utilisation des spatules en bois ou en silicone pour le mélange du lait lors de la transformation.
Par ailleurs, il faut préciser que récemment au Bénin, certaines organisations telles que l’Association Nationale des Organisation Professionnelles des Eleveurs de Ruminants (Anoper), a sollicité l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire de l’Aliment (Abssa) pour l’accompagner à former les femmes transformatrices de fromage sur un certain nombre de thématiques à savoir : les bonnes pratiques d’hygiène, des normes et règles en matière du fromage de qualité. Bien que toutes les couches de ce secteur n’ont pas été touchées, l’on garde espoir pour une amélioration constante au niveau de la transformation du lait de vache en fromage.