Un appel urgent à l’action pour limiter la famine et protéger l’environnement
Chaque 29 septembre, journée mondiale contre les pertes et gaspillages alimentaires, rappelle un fait criard dans le monde et en Afrique en particulier : celui du gaspillage de nourriture, de la vandalisation de précieuses ressources naturelles. Une situation qui interpelle toutes les sphères de notre société.
« Réduire les pertes et le gaspillage de nourriture : Accélérer l’action pour une agriculture durable et résiliente ». C’est le thème central retenu pour la célébration de cette année. Selon la FAO, 282 millions de personnes, soit 20 % de la population du continent africain, luttent contre la famine. Paradoxalement, 37 % des aliments produits sont jetés, soit à 6 à 11 kg par habitant chaque année. Pourtant, toutes ces ressources gaspillées suffiraient à soulager la malnutrition qui frappe de plein fouet des millions de personnes.
Quelques facteurs du gaspillage Alimentaire en Afrique
En effet, le gaspillage de ressources alimentaires en Afrique peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Le manque d’infrastructures de conservation et de transport, la faible transformation locale des produits, la pauvreté et le gaspillage urbain et les habitudes de consommation. Tous ces facteurs contribuent à la perte massive de nourriture en Afrique et accentuent la famine.
Par ailleurs, au-delà de la nourriture perdue, c’est un gaspillage massif d’eau, de sols et d’énergies utilisés dans leur production. Ainsi, pour le continent africain, déjà vulnérable, cela intensifie l’érosion des terres, la perte de biodiversité et la désertification. La décomposition de ces aliments émet du méthane, un gaz 25 fois plus nocif que le CO₂. À en croire des recherches scientifiques récentes, le méthane serait responsable de 8 à 10 % des gaz à effet de serre mondiaux. Résultat : sécheresses et inondations touchent de plus en plus de zones qui autrefois n’étaient pas victimes de ces catastrophes et, par ricochet, fragilisent le climat continental.
Solutions pour réduire le gaspillage alimentaire en Afrique
Malgré les innombrables efforts fournis dans ce sens, si rien n’est fait pour réduire le gaspillage de nourriture, tous ces efforts resteront vains. Toutefois, le gaspillage alimentaire n’est pas une fatalité en Afrique. Des mesures simples pourraient être mises en œuvre pour inverser la courbe. Il s’agirait, entre autres, d’offrir les surplus aux banques alimentaires pour aider les tranches de population les plus démunies, de changer les habitudes alimentaires, mettre en place des lois anti-gaspillage, construire des infrastructures modernes ainsi que le recyclage des déchets en compost pour revitaliser les terres ou en biogaz pour une énergie verte.
L’éducation et la sensibilisation sont aussi des facteurs clés à explorer pour mieux gérer les stocks et limiter les pertes. Ainsi, le 29 septembre est une date qui nous rappelle cette vérité amère : bien que l’Afrique déborde de ressources, de nombreuses populations sont toujours en proie à la famine. Moins de gaspillage, c’est plus de nourriture pour tous, un environnement préservé et un futur pour la postérité. Chaque action compte pour l’Afrique et pour la Terre.
Chéckinath ADJAHO ( Stag)